Crise comorienne: l’UA, lance un appel à la nation

En pleine crise politique née de la réélection contestée du président Azali Assoumani, l’Union africaine (UA) a appelé samedi 30 mars, les parties en conflit aux Comores à “faire preuve de la plus grande retenue”.

La situation devient de plus en plus inquiétante à l’île de Comores et l’Union Africaine ne perd pas de vue les faits qui se déroulent sur la scène politique de l’archipel volcanique situé au large de la côte est de l’Afrique. La belle preuve, la plus haute instance africaine s’est vêtue de sa tenue de chevalier de paix, pour  appeler les parties concernées à fumer le calumet de la paix. Ce mardi, le président de la Commission de l’Union africaine (UA), Moussa Faki Mahamat, s’est déclaré “préoccupé par la détérioration du climat politique et sécuritaire” dans l’archipel, dans un communiqué rendu public tard vendredi soir.

Des échanges de tirs ont fait trois morts jeudi autour de la principale caserne militaire de Moroni, juste après l’arrestation d’un chef de l’opposition qui refuse de reconnaître la victoire du colonel Azali.

Faki Mahamat a “déploré les actes de violence ayant occasionné des pertes en vies humaines”.

La présidentielle contestée

Parvenu au pouvoir à la faveur d’un putsch en 1999, élu président en 2002 pour un mandat allant jusqu‘à 2006, à nouveau élu en 2016, le colonel Azali a été reconduit dès le premier tour avec 60,77 % des suffrages, selon la Commission électorale.

L’opposition a hurlé au “hold-up” et au “coup d’Etat”, dénonçant les “fraudes massives” du camp présidentiel.

Les ONG comoriennes et de nombreux observateurs étrangers ont largement confirmé les irrégularités relevées par les douze adversaires pendant la présidentielle du chef de l’Etat sortant.

Depuis des mois, l’opposition dénonce la “dictature” du président Azali. Il a dissous la Cour constitutionnelle, modifié la Constitution dans un sens qui pourrait lui permettre de rester au pouvoir jusqu’en 2029 et fait arrêter des dizaines d’opposants.