Bénin-Poursuite du processus: Les députés du BMP étaient-ils dans le secret des dieux?

Alors que les débats devraient se poursuivre, selon les propos de Me Adrien Houngbédji, les députés du Bloc de la majorité parlementaire ont annoncé la rupture du consensus et ont appelé le peuple à aller aux urnes le 28 avril prochain. Chose curieuse, les présidents d’institutions sont allés dans la même direction que les députés de la majorité parlementaire.

Jean-Michel Abimbola et ses collègues du Bloc de la majorité parlementaire sont plus que des devins. Ils étaient sur la piste, celle des institutions de la République bien avant leur concertation. Très à l’aise lors de leur déclaration du vendredi dernier à l’Hémicycle, ils ont annoncé la rupture du consensus. Pour eux, il ne sera plus question d’aller s’asseoir pour parler de la mission que le chef de l’Etat a assignée au président Adrien Houngbédji. Parce qu’à les en croire, la minorité parlementaire ne veut pas aller aux élections. Ce serait donc peine perdue que de continuer le débat.

Mieux, ils ont invité le peuple à s’apprêter pour accomplir son devoir civique le 28 avril prochain. Pour eux, il ne sera pas question de reporter les élections législatives. Cela a suscité des réactions de part et d’autre. Tous les acteurs politiques, y compris ceux de l’opposition, ont jeté leur dévolu sur le chef de l’Etat pour une sortie de crise. Ils espéraient du locataire de la Marina une décision politique pour garantir la paix et la cohésion nationale. Avant toute initiative, Patrice Talon a bien voulu écouter les présidents des institutions. Ceci lui permettrait de prendre une décision partagée de tous. Ce qui fut fait.

En effet, la décision issue de cette concertation conforte, à n’en point douter, la majorité parlementaire dans sa position. C’est comme si Jean-Michel Abimbola et ses collègues ont su ce qui se dégagera de la concertation des présidents d’institution et ont voulu anticiper. Si c’était une décision du chef de l’Etat, on comprendrait que la complicité était de mise. Maintenant que c’est une décision issue d’une concertation, le Bmp ne peut que se frotter les mains. C’est un terme de campagne dont ils se serviront pour convaincre davantage leurs électeurs.