Bénin – Législatives 2019: le gouvernement fonce, la mouvance s’active et l’opposition résiste
Au Bénin, la situation sociopolitique devient de plus en plus tendue. L’échec du consensus au Parlement semble avoir contribué à l’enlisement de la crise préélectorale qui pourrait prendre une nouvelle tournure. Dans cette crise, trois acteurs s’illustrent et traînent le peuple dans tous les sens. Il s’agit du gouvernement, la mouvance et l’opposition qui restent campés sur leurs différentes positions.
Le gouvernement ne veut pas reculer dans l’organisation des élections législatives du 28 avril 2019. Ces élections marquées par l’absence de tous les partis de l’opposition et quelques formations politiques satellitaires de la mouvance aura bel et bien lieu. C’est ce qu’a décidé le gouvernement au cours du conseil des ministres du mercredi 03 avril 2019 arguant de l’absence de consensus. Le gouvernement à travers son chef estime avoir mener toutes les démarches nécessaires en vain en vue des élections inclusives.
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Cette décision du conseil des ministres a conforté les deux partis partis de la mouvance, les seuls formations politiques retenus par la Commission électorale nationale autonome (CENA). De leur côté, on constate visiblement une sorte de soulagement, une sorte de réjouissance avant l’heure de se livrer un « match amical ». Ils approuvent la décision des Présidents d’Institutions et du gouvernement en déclarant que c’est ce qui a de mieux à faire. Quelques jours avant, les responsables des partis de la mouvance avaient déjà annoncé la poursuite du processus en invitant le peuple aux urnes conformément au calendrier de la CENA.
Ces deux partis créés pour soutenir le chef de l’Etat prennent d’ailleurs déjà des dispositions pour démarrer en pompe les campagnes électorales dans quelques jours. Pour le député Abdoulaye Gounou , c’est regrettable de ne pas voir l’opposition dans les élections, mais il ne s’en plaint pas pour autant. «J’ai quelques regrets mais (…) malheureusement, c’est la loi et force doit rester à la loi», avait-il déclaré.
L’opposition ne compte pas se laisser faire…
Les forces politiques de l’opposition rejoints par l’un des partis satellitaires de la mouvance ne comptent pas rester bras croisés face à leur exclusion. Dans leur dernière sortie médiatique, ils ont invité leurs militants à manifester dans tous le pays pour réclamer des élections inclusives. Ils disent avoir été poussés à bout par le gouvernement et les différentes Institutions de la République qui ont semblé cautionner l’exclusion de l’opposition au profit des deux partis du Président de la République.
Ils ont donc fait l’option de la résistance pour exiger leur intégration dans le processus électoral. « La Constitution béninoise nous en donne les moyens ; le patriotisme nous l’exige. Il n’y a aucune concession à faire à l’arbitraire dont la caractéristique principale est de ne tenir compte d’aucune limite. Il est irrationnel, il est l’expression d’une inculture sociologique, politique et anthropologique absolue », ont-ils déclaré.
Ces manifestations commencent déjà ce jour à la CENA où les deux partis de la mouvance sont attendus pour le choix de leur positionnement sur le bulletin électoral.
Vers de probable affrontement entre populations et forces de l’ordre ?
Lorsqu’au lendemain de la publication des listes de candidature pour la suite de la compétition, plusieurs citoyens se sont mis dans la rue pour manifester, la police a opposé la résistance. Cela a failli tourner au drame. Des personnes ont été arrêtées pour trouble à l’ordre public.
Le même scénario risque de se produire dès demain partout au Bénin. L’appel que vient de lancer l’opposition risque de conduire à des lendemains incertains. Si la population soutenant les forces de l’opposition se croient dans leur droit tel que martelé par l’honorable Guy Mitokpè, la police républicaine, elle aussi, usera de ses moyens pour restaurer l’ordre dans le pays. Des manifestations dites pacifiques pourront tourner au vinaigre si on n’y prend garde. Encore que les leaders de l’opposition ne pourront pas investir tout le territoire pour contenir la foule.
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