Tchad: un an après sa démission, l’ex-premier ministre Pahimi Albert sort de son mutisme

Après sa brusque démission de la primature en mai dernier, l’ancien Premier ministre tchadien Pahimi Padacket Albert, rompt le silence et passe à l’offensive. Le vendredi 26 avril, lors de l’ouverture du 5ème congrès de son parti, le Rassemblement national des démocrates tchadiens, l’ex chef du gouvernement a pris la parole publiquement devant ses militants. Une première depuis son départ de l’entourage d’Idriss Deby.

L’instauration de la quatrième république, synonyme de son départ de la primature a été au cœur de cette première apparition publique de Pahimi Padacket Albert depuis le 3 mai dernier. Pour lui, l’ensemble des nouveautés de cette quatrième république constitue un recul démocratique et empiète le principe « sacro saint » de la séparation des pouvoirs. Dans la nouvelle république, « on est passé de vingt-trois régions à vingt-trois provinces. De 375 sous-préfectures qu’on a supprimées, on est passé à 438 communes et d’autres créations continuent encore», a-t-il ajouté. Il regrette le fait que ce qui est adopté ne reflète pas le consensus obtenu dès le début de la reforme. « La 4ème  République n’est pas celle que nous avons soutenue. Il était question de faire des économies mais à l’évidence, c’est le contraire », se désole l’ancien Premier ministre.

Enjeux électoraux

Dans ce climat, les élections législatives doivent se tenir d’ici la fin de l’année 2019. Etant de la deuxième formation majoritaire de la mouvance, le désormais ex compagnon du président Idriss Déby prend ses distances afin de se lancer dans la course au parlement d’ici la fin de l’année. Il invite à cet effet, les tchadiens à se mobiliser pour que les élections législatives attendues soient plus transparentes. «Le Rndt-Le Réveil soutient l’organisation, sans délai, de ces élections législatives mais des élections libres, transparentes, inclusives et apaisées », a conclu M. Padacket Albert.