Angola : des années après sa mort, Jonas Savimbi hante toujours la politique du pays
Un conflit a éclaté entre le gouvernement angolais et l’opposition concernant la réinhumation prévue de Jonas Savimbi, chef du mouvement rebelle Unita, dont la mort a mis fin à près de trois décennies de guerre civile.
Le gouvernement devait remettre le corps de M. Savimbi à des représentants de l’Unita, qui est maintenant un parti d’opposition, afin qu’il puisse être enterré dans sa ville natale le 1er juin. Cependant, le transfert n’a pas eu lieu et les deux côtés se blâment. Helena Savimbi, l’une des filles du chef rebelle, a déclaré à l’agence de presse AFP que le gouvernement ne respectait pas les accords. « C’est une confusion totale », aurait-elle déclaré. Le gouvernement a, à son tour, accusé l’Unita de ne pas avoir récupéré le corps mardi, comme convenu. M. Savimbi a été tué dans une bataille avec les forces gouvernementales en 2002 et enterré dans la province de Moxico, dans l’est de l’Angola. Sa mort a conduit à un accord de paix et à l’intégration éventuelle des rebelles dans le processus politique.
En tant que principal parti d’opposition, Unita a milité pour qu’il reçoive des obsèques appropriées. Le corps exhumé devait être remis mardi à Luena, capitale de la province de Moxico. Mais selon un porte-parole de l’Unita, Alcides Sakala Simoes, le gouvernement a modifié le plan « à la dernière minute », précisant que la passation des pouvoirs aurait lieu à « Kuito et enfin Andulo », deux villes du centre de l’Angola. « Nous ne savons pas où se trouve le corps … ils tentent d’humilier Unita », a-t-il déclaré à l’agence de presse AFP. « Cela ne facilitera pas le processus de reconstruction nationale. » Cependant, le ministre d’État Pedro Sebastiao a rejeté la plainte. Selon l’agence de presse gouvernementale angolaise Angola Press, le corps aurait été transporté à Luena comme prévu, mais comme l’Unita n’était pas là pour la passation des pouvoirs, elle avait été déposée dans une caserne militaire.
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