Bénin – Corruption et droit de l’homme: justice avant amnistie
C’est par une Fable de la fontaine que l’ancien ministre de l’alphabétisation sous le président Boni yayi a répondu dans sa chronique intitulée » Justice avant amnistie » à ceux qui conditionnent le dialogue et la paix au retour des exilés dans leur pays d’origine.
« ‘‘Selon que vous serez puissant ou misérable, les jugements de cour vous rendront blanc ou noir’’: Cette fable de la fontaine qui date du 17è siècle est encore d’actualité au 21è siècle, dénonce le chroniqueur Roger Gbégnonvi dans une chronique qu’il intitulé: « Justice avant amnistie« . Cette chronique inspirée de l’actualité politique béninoise actuelle avec son lot d’exilés et de prisonniers politiques est un appel du chroniqueur pour que la justice ne soit pas immolée à l’autel de la recherche de paix. « Au 21ème siècle, en régime de démocratie libérale, il n’y a plus de ‘‘jugements de cour’’, seuls les textes commandent, leur respect s’impose à tous, y compris à la Reine d’Angleterre à la tête de ses sujets. » indique le chroniqueur.
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Pour illustrer son indignation à cette façon de vouloir au nom de la paix mettre de côté la justice, le chroniqueur Roger Gbégnonvi interroge la déclaration de la conférence épiscopale, déclaration ayant sanctionné la session plénière du 21 au 23 mai 2019. » Mais en démocratie libérale, dans une mer d’analphabétisme, les plus grands lettrés peuvent négliger les textes ou dévier vers le bradage de leur application. Ainsi, par exemple, la Conférence Épiscopale du Bénin, en sa session plénière du 21 au 23 mai 2019, recommande-t-elle ‘‘le retour au bercail de tous les fils et filles du Bénin contraints à quitter le territoire national pour une raison ou une autre…’’ En son article 13-2, la Déclaration universelle des droits de l’homme (le Bénin y a souscrit) affirme que ‘‘Toute personne a le droit de quitter tout pays, y compris le sien, et de revenir dans son pays’’. Cela implique que tout pays, qui a souscrit à la Déclaration, a le devoir d’accueillir toute personne qui a quitté le sien; indique-t-il.
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Pour le chroniqueur, celui qui a maille à partie avec la justice de son pays, même s’il fuit pour un autre pays, on doit lui appliquer la sanction dès qu’il revient dans son pays. Partie de cet postulat, l’ancien ministre Roger Gbégnonvi » s’étonne que nos évêques chantent en chœur avec les anciens présidents Soglo et Yayi, sans toutefois utiliser, comme eux, le mot d’amnistie, pour le retour de ceux qui ont fui nos tribunaux depuis 2017. » En 2012, illustre-t-il, au motif d’ ‘‘amour exclusif pour l’Eglise du Christ et pour le pape’’, le majordome Paolo Gabriele a trahi Benoît XVI qui l’appelait ‘‘son propre fils’’. En sa qualité de Chef de L’Etat du Vatican, le Pape le fit juger, condamner et emprisonner avant de le gracier; expose-t-il dans sa chronique avant de conclure: » Celui qui veut éclairer le Bénin moderne le fera à la lumière des textes-phares de la démocratie. Si, sur la base des bons sentiments, il pousse au pardon avant même que le fautif n’ait reconnu sa faute et commencé à l’expier, il ramène la cité aux ‘‘jugements de cour’’, au fait du prince, il encourage l’impunité du ‘‘puissant’’. Or il n’y a plus ni roi ni prince, il y a le peuple souverain et son refus de l’arbitraire. »
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