RDC: l’arrivée inquiétante d’Ebola dans le nord-est du pays

La découverte d’un cas de fièvre Ebola à Goma dans la République Démocratique du Congo, ce 14 juillet 2019 met le pays en état d’alerte. Les autorités locales invitent la population à la sérénité et multiplient les mesures préventives.

La découverte du premier cas d’Ebola à Goma, grande ville du Nord-Kivu, ce 14 juillet est une nouvelle alarmante. Pour l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), la confirmation de ce cas d’Ebola est ‘’un avertissement’’ sur les menaces de la fièvre Ebola et ‘’change potentiellement la donne’’.

Depuis la naissance de cette épidémie le 1er août 2018, le fiévreux, un pasteur évangélique reste le premier cas de la fièvre hémorragique découvert dans cette région. Aussitôt, les autorités locales de la république démocratique du Congo ont multiplié les mesures préventives. Selon France Info, les équipes chargées de répondre à l’épidémie ont identifié pour l’instant 60 contacts du pasteur. « Nous en avons retrouvé et vacciné 30 et, avec un peu de chance, nous aurons vacciné les 30 autres dans les 24 heures à venir », a confirmé le responsable des situations d’urgences à l’OMS, Mike Ryan.

Le gouverneur Carly Nzanzu Kasivitan a déclaré que le patient a été évacué de Goma vers Butembo dans la matinée du 15 juillet pour une raison de sécurité. Car le centre de traitement d’Ebola (CTE) de Butembo (épicentre de l’épidémie) est mieux équipé et organisé que celui de Goma. « Le cas a été non seulement détecté précocement, mais aussi isolé immédiatement évitant toute contamination additionnelle », a ajouté Carly Nzanzu Kasivitan.

L’itinéraire du patient nourrit les inquiétudes

Originaire du Sud-Kivu, le patient est arrivé à Butembo en début du mois de juillet et a présenté les premiers symptômes dès le 9 juillet. Le ministère de la Santé a affirmé que « Durant son séjour à Butembo, le pasteur a prêché dans sept églises, où il touchait de ses mains les fidèles, y compris les malades ». Le pasteur s’est ensuite rendu à Goma le 12 juillet à bord d’un bus contenant 18 autres passagers et le chauffeur.

Comme l’a rapporté le ministère de la Santé, « Le bus est passé par trois points de contrôle sanitaire. Lors des contrôles, il ne semblait pas présenter des signes de la maladie. Par ailleurs, à chaque point de contrôle, il a écrit des noms et prénoms différents sur les listes de voyageurs, probablement sa volonté de cacher son identité et son état de santé ».
Une fois à Goma, le pasteur aurait pris un taxi-moto pour se rendre chez un de ses amis, selon une source anonyme citée par l’AFP. Une tracée on ne peut plus inquiétante pour les autorités qui craignent une rapide propagation de la fièvre dans la région.

« Ce cas confirmé d’Ebola à Goma montre que la situation demeure inquiétante et que l’épidémie n’est toujours pas sous contrôle », a confié Médecins sans Frontière (MSF) qui en raison de l’insécurité a cessé ses interventions à Beni-Butembo.