Bénin – Siège de l’Assemblée Nationale: les OSC exigent la poursuite des auteurs
Le dossier relatif à la construction du nouveau siège de l’Assemblée refait surface. Lundi dernier, une délégation du gouvernement est allée présenter à la Représentation nationale les résultats de l’audit technique et financier réalisé sur ce chantier.
Il ressort de la présentation faite par le Ministre de la Justice, Joseph Djogbénou et celui du Cadre de vie, José Didier Tonato que des irrégularités ont émaillé l’exécution des travaux. Cette situation n’a pas laissé indifférents certains acteurs de la société civile, militants de la lutte contre la corruption et l’impunité au Bénin.
Martin Assogba, Président de l’Association de Lutte Contre le Racisme l’Ethnocentrisme et le Régionalisme (Alcrer), Pascal Todjinou, Président du Cadre national de concertation des Osc du Bénin et bien d’autres acteurs de la société civile s’indignent contre la dilapidation des milliards de francs CFA dans la construction du nouveau siège du parlement béninois mais sans résultat concret selon la présentation du gouvernement. Faisant une comparaison avec la situation des policiers et gendarmes, directeurs d’écoles qui ont été soit radiés, soit déchargés de leurs fonctions, Martin Assogba estime que leur scandale financier n’est pas aussi grossier. Pourtant, ils ont été punis sans état d’âme par le gouvernement. Il souhaite alors que tous ceux qui sont impliqués de près ou de loin dans ledit dossier puissent subir les rigueurs de la loi pour ne pas donner raison à ceux qui parlent de la sélectivité de la lutte contre la corruption et l’impunité sous le régime de la rupture. <<Qu’ils supportent soit l’ancien régime, soit le nouveau régime, il faut les mettre sur les mêmes pieds d’égalité sans discrimination aucune», a-t-il confié à nos confrères de Canal 3. Même son de cloche de la part de l’ancien Syndicaliste Pascal Todjinou qui pense que les vrais auteurs de ce scandale financier se sont logés au parlement. «Qu’on soit entrepreneur, qu’on soit député, même membre du Bloc de la majorité parlementaire, il faut aller les chercher…», a-t-il martelé. Il faut rappeler que les irrégularités relevées ont trait à la non disponibilité avant le démarrage du chantier du rapport d’études d’avant-projet détaillé (APD) et les plans d’exécution, au non-respect des procédures de passation des marchés publics ainsi que celui de la convention signée entre l’Etat et SERHAU-SA, la non validation du site du projet ou abandon du premier site sur terre ferme pour un site marécageux sans d’autres dispositions techniques, à la qualification douteuse du personnel d’exécution. Elles concernent également la mauvaise qualité des matériaux mis en œuvre pour la réalisation des travaux, l’absence du contrôle permanent, le paiement des décomptes de travaux exécutés avec beaucoup de malfaçons; le non-respect des clauses contractuelles; la qualification inexistante de l’entreprise chargée de la réalisation des gros œuvres.
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