Consulat ivoirien de Bruxelles: des empreintes digitales de l’ex-président Laurent Gbagbo rejetées
L’affaire dite « passeport de Laurent Gbagbo » suscite toujours curiosité et interrogations. Financial Afrik est revenu sur les faits qui se sont déroulés ce 28 juillet 2020 au consulat ivoirien de Bruxelles, en y relavant quelques détails très importants.
Depuis son acquittement, la Cour pénale internationale l’autorise à quitter la Belgique, à condition que tout pays dans lequel il souhaite se rendre accepte au préalable de le recevoir. Ainsi, Laurent Gbagbo l’ex-Président ivoirien, 75 ans, a introduit une demande de passeport ordinaire pour rentrer en Côte d’Ivoire. « Après plusieurs demandes infructueuses d’établissement d’un passeport diplomatique auprès du ministère des Affaires étrangères à Abidjan, le président Laurent Gbagbo s’est déplacé ce jour auprès de l’ambassade de Côte d’Ivoire à Bruxelles pour introduire une demande de passeport ordinaire et d’un laisser-passer« , avait indiqué son avocate, Me Habiba Touré, mardi 28 juillet 2020.
Seule l’empreinte du pouce gauche est acceptée
Selon les faits rapportés par Financial Afrik, le processus de relevé d’empreintes digitales ne se passera pas comme prévu. Après plusieurs tentatives, le prélèvement de traces au niveau des doigts de l’ex-président aboutira malheureusement à un échec. « Seule l’empreinte du pouce gauche est acceptée. Les neuf autres doigts de l’ancien président ivoirien ne donnent pas de traces nettes. » rapporte le média.
La seule alternative dans des situations similaires est l’avis d’un médecin pour valider le dossier. C’est ainsi que Laurent Gbagbo se résoudra à cette procédure « promettant de ramener le dossier le lendemain avec le certificat du médecin conformément à la procédure administrative ». » Le lendemain du 29 juillet, c’est une avocate de l’ex-président qui a effectué cette fois-ci seule le déplacement pour fournir le certificat médical en vue de compléter le dossier pour palier l’anomalie technique sur les empreintes du citoyen Koudou Laurent Gbagbo, né à Gagnoa », a conclu le média.
La demande sur la table des autorités ivoiriennes
Le gouvernement ivoirien a affirmé mercredi 29 juillet traiter la demande de passeport de l’ex-président. «L’ambassade de Côte d’Ivoire à Bruxelles nous a informés de la réception d’une requête de passeport de service. Le dossier est en cours de traitement auprès des autorités compétentes, en commençant bien sûr par l’ambassade de Belgique », a déclaré Sidi Tiémoko Touré, le porte-parole du gouvernement. A trois mois de l’élection présidentielle, son retour en Côte d’Ivoire revêt un enjeu politique majeur. Selon nos informations, Alassane Ouattara est toujours réticent à voir Laurent Gbagbo rentrer à Abidjan avant l’élection présidentielle prévue le 31 octobre.
Liberté conditionnelle
L’ex-chef d’Etat (2000-2010) a été acquitté par la Cour pénale internationale (CPI) du chef d’accusation de « crimes contre l’humanité » et libéré après sept ans de détention à La Haye. La Cour examine actuellement la demande d’appel de la procureure de la CPI, Fatou Bensouda. La CPI a refusé une demande de liberté sans condition présentée par M. Gbagbo, 75 ans, mais a cependant assoupli les conditions de sa liberté conditionnelle, l’autorisant à quitter la Belgique, où il était assigné à résidence depuis son acquittement, à condition que tout pays dans lequel il souhaite se rendre accepte au préalable de le recevoir.
M. Gbagbo a par ailleurs été condamné à vingt ans de prison par la justice ivoirienne pour le « braquage » de la Banque Centrale des Etats d’Afrique de l’Ouest. La présidentielle d’octobre, quant à elle, se tiendra dix ans après la crise post-électorale de 2010-2011 qui avait fait 3 000 morts, après le refus de Laurent Gbagbo de reconnaître sa défaite face à l’actuel président Alassane Ouattara. Elle s’annonce très houleuse après le désir d’Alassane Ouattara pour un 3è mandat.
En effet, Après la mort de son premier ministre Amadou Gon Coulibaly, candidat annoncé du parti au pouvoir, le président ivoirien Alassane Ouattara, qui avait renoncé à se présenter, a finalement annoncé sa candidature, estimant être le seul qui puisse assurer la stabilité du pays. Certains observateurs craignent une nouvelle déstabilisation du pays.
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