« Si nous lâchons le Liban, ce sera la guerre civile », prévient le président français Emmanuel Macron

Emmanuel Macron, président français @Le Dauphiné Libéré

Alors que le président français a prévu de se rendre au Liban lundi soir pour une visite de 24 heures, il a prévenu, dès vendredi, du risque d’une « guerre civile » dans le pays.

«Si nous lâchons le Liban dans la région, si en quelque sorte nous le laissons aux mains des turpitudes des puissances régionales, ce sera la guerre civile [et] la défaite de ce qui est l’identité même du Liban», a déclaré Emmanuel Macron le 28 août devant l’Association de la presse présidentielle à Paris. Le président français a, par ailleurs, cité les réformes à conduire, parmi lesquelles celles des marchés publics et du système bancaire.

Lors de son allocution, Emmanuel Macron a évoqué les « contraintes d’un système confessionnel » qui, « ajoutées – pour parler pudiquement – aux intérêts liés« , ont conduit « à une situation où il n’y a quasiment plus de renouvellement [politique] et où il y a quasiment une impossibilité de mener des réformes ».

Suivant une ligne d’«exigence sans ingérence», le chef d’Etat a cité les réformes à conduire : «Passer la loi anticorruption, réformer les marchés publics, réformer le secteur de l’énergie» et le système bancaire. «Si on ne fait pas cela, l’économie libanaise va s’effondrer [et] la seule victime sera le peuple libanais […] qui ne peut pas s’exiler», a-t-il mis en garde. Or le Liban «est peut-être l’une des dernières formes existantes de ce dans quoi nous croyons dans cette région : c’est-à-dire la coexistence la plus pacifique possible des religions […], d’un modèle pluraliste qui repose sur l’éducation, la culture, la capacité à commercer en paix», a fait valoir le président.

Le chef de l’Etat français est attendu le 1er septembre au matin dans les quartiers ravagés de la capitale libanaise, où il fera le point sur les opérations de déblaiement et la distribution de l’aide. Emmanuel Macron avait déjà effectué une visite éclair, deux jours après la double explosion au port de Beyrouth d’une énorme quantité de nitrate d’ammonium, qui a fait environ 180 morts le 4 août.