Donald Trump « a refusé de respecter la volonté du peuple », Joe Biden
Le président élu, Joe Biden, a sévèrement fustigé, lundi, le refus de Donald Trump de reconnaître sa défaite à l’élection présidentielle américaine, en attaquant notamment en justice les résultats du scrutin.
Sans surprise, les grands électeurs, qui se sont réunis, lundi, État par État, ont confirmé la consécration de l’ancien vice-président de Barack Obama, qui deviendra, le 20 janvier, le 46e président de l’histoire du pays. Si l’étape du vote des grands électeurs est traditionnellement une formalité, Donald Trump lui a donné un relief particulier en refusant d’admettre le verdict des urnes et donnant de l’écho à des théories du complot sur d’éventuelles tricheries électorales.
«C’est une position extrême que nous n’avons jamais vue auparavant», a dénoncé Joe Biden lors d’un discours depuis son fief de Wilmington (Delaware), à propos des nombreux recours en justice engagés sans succès par le républicain pour faire invalider les résultats dans certains États. «Une position qui a refusé de respecter la volonté du peuple, de respecter l’État de droit, et refusé d’honorer notre constitution», a tancé le démocrate.
M. Biden s’était pour le moment gardé d’attaquer si frontalement Donald Trump sur le sujet. «L’intégrité de nos élections a été préservée. Maintenant, il est temps de tourner la page, de nous rassembler», a invité le futur président des États-Unis. «La flamme de la démocratie a été allumée, il y a longtemps dans ce pays. Et nous savons désormais que rien – ni même une pandémie ou un abus de pouvoir – ne peut éteindre cette flamme.»
Les résultats du scrutin du 3 novembre ont déjà été certifiés par chacun des 50 États américains: le démocrate a remporté le nombre record de 81,28 millions de voix, soit 51,3% des suffrages, contre 74,22 millions (46,8%) au président républicain. Mais aux États-Unis, le locataire de la Maison-Blanche est choisi au suffrage universel indirect, et le vote lundi de ce «collège électoral» a entériné la victoire de Joe Biden.
Depuis la Maison-Blanche, Donald Trump dénonce depuis bientôt un mois et demi, sans preuve, mais théories du complot à l’appui, «l’élection la plus truquée de l’histoire américaine». Ses recours en justice ont quasiment tous été rejetés. Humiliation ultime, la Cour suprême, qu’il a pourtant profondément remaniée en y nommant trois juges et en y confortant ainsi la majorité conservatrice désormais forte de six membres sur neuf, a rejeté la semaine dernière deux recours républicains sans même s’en saisir sur le fond.
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