Présidentielle 2021 au Bénin: « Il n’y a aucun risque d’exclusion », Alain Orounla

L’élection présidentielle d’avril ne sera pas exclusive. Le ministre de la communication et de la poste, porte-parole du gouvernement, en a encore donné l’assurance sur La Deutsche Welle.

Tous les partis politiques enregistrés au Ministère de l’intérieur et de la sécurité publique sont susceptibles d’avoir les parrainages pour leurs candidats en 2021. Selon le Ministre Alain Oroulan, le Président de la République s’est engagé à faire en sorte de rendre la chose possible. « Il n’y a aucun risque d’exclusion. Le Président de la République s’est engagé à œuvrer activement à ce que les parrainages soient octroyés à toutes les formations politiques en règle, qui présentent un candidat », a-t-il déclaré.

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Pour montrer que la chose est possible, il évoque la délivrance des récépissés d’enregistrement de certains partis de l’opposition, malgré leurs tirs à boulets rouges sur le gouvernement. « Vous observerez que malgré les protestations et récriminations, beaucoup de partis dirigés par les plus virulents des opposants ont été acceptés. Je veux parler des FCBE, de Restaurer l’Espoir, du président Candide Azannaï », a déclaré Alain Orounla.

Que retenir du système de parrainage?

Avec la relecture du code électoral, le Bénin tente progressivement de tourner le dos à l’époque où la Cena recevait une pléthore de candidatures pour le compte des élections présidentielles. Le système de parrainage qui oblige les prétendants au poste de président de la République à avoir le parrainage des 10% des élus, limite désormais les candidatures. Cette nouvelle règle est instaurée par l’article 132 du nouveau code électoral.

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Désormais, pour voir sa candidature aux élections présidentielles validée, il faut, en dehors des conditions prévues par la Constitution, en ces articles 42 et 43, avoir la signature des 10% des élus (députés et/ou maires). Considérant qu’actuellement le Parlement compte 83 députés et que le Bénin dispose de 77 mairies, les présidentiables auront donc à se partager 83+77 = 160 x 10% = 16 élus par candidat, ce qui équivaut à 10 candidats pour les 160 élus.

La crainte d’une élection exclusive…

Depuis la mise en place du système de parrainage à l’occasion du vote des nouvelles lois électorales, on a constaté une levée de boucliers au sein de la classe politique; mais aussi dans le rang des acteurs de la société civile. Si les acteurs politiques de la mouvance s’y plaisent confortablement, l’opposition et la société civile estiment que les conditions actuelles ne permettent pas l’application du parrainage tel que conçu.

En effet, le parrainage donne uniquement le droit aux députés et aux maires de parrainer les candidatures à la présidentielle. Or, on est dans un contexte où seuls les partis de la mouvance, soutenant les actions du Chef de l’Etat, ont à leur possession les députés et maires. L’opposition étant absente au Parlement et ne disposant que quelques maires, se retrouve donc sans le nombre de parrains exigé. C’est le même cas avec les candidats indépendants, qui devront aller négocier les parrainages.

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Avec ce schéma, on risque d’assister à une élection présidentielle entre candidats de la mouvance, comme il a été le cas pour les législatives d’avril 2019. Il est vrai que la mouvance se montre ouverte à parrainer des candidats en dehors de son cercle; mais tout reste à voir.