Algérie: acquittement surprise du frère de l’ex-président Bouteflika, accusé de « complot »
En première instance, Saïd Bouteflika avait été condamné à 15 ans de prison pour « complot » contre l’armée et l’Etat. Mais en appel, le frère de l’ex-président Bouteflika a été acquitté.
Saïd Bouteflika tient une première revanche. Une cour d’appel militaire en Algérie a acquitté, samedi 2 janvier, le frère cadet et ex-conseiller du président déchu Abdelaziz Bouteflika, qui avaient été condamné à 15 ans de prison pour « complot contre l’autorité de l’Etat et de l’armée ». A la suite de cette décision surprise, Saïd Bouteflika sera transféré dans une prison civile en attendant son procès dans d’autres affaires liées à la corruption durant les 20 ans de pouvoir de son frère, selon une source judiciaire. Il était jusque-là détenu dans une geôle militaire.
Arrêté en mai 2019 avec trois coaccusés, il était accusé de s’être réuni avec eux en mars 2019 pour élaborer un « plan de déstabilisation » du haut commandement de l’armée, qui demandait alors publiquement le départ du président Bouteflika pour sortir de la crise née du Hirak. Ce soulèvement populaire inédit a contraint le chef de l’Etat à renoncer à un nouveau mandat présidentiel et à démissionner, sous la pression conjuguée de la rue et de l’armée, en avril 2019.
Saïd Bouteflika fut l’influent conseiller spécial de son frère Abdelaziz. Son pouvoir s’était renforcé au point d’être considéré comme le « président-bis », à mesure que déclinait la santé du chef de l’Etat, victime en 2013 d’un AVC qui l’a laissé paralysé et aphasique. Outre M. Bouteflika, les généraux Mohamed Mediène, dit « Toufi »k, et Athmane Tartag, ainsi que la militante trotskiste Louisa Hanoune, condamnés dans cette affaire, ont été acquittés en appel par la cour militaire de Blida, près d’Alger, selon l’avocat de la défense, Me Khaled Berghel, cité par l’agence de presse officielle APS.
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