Bénin: Reckya Madougou, une chantre de la démocratie ou une opportuniste mal placée?
La candidate recalée du parti Les Démocrates, Reckya Madougou, s’est érigée en défenseur acharné de la démocratie au Bénin. Une cause noble si elle n’était pas biaisée et ne frisait pas l’opportunisme.
Reckya Madougou est entrée dans l’arène politique béninoise en bonne et due forme en déposant sa candidature à l’élection présidentielle sous la bannière du parti Les Démocrates. Recalée pour non-conformité de son dossier aux dispositions requises par le code électoral, l’ex-ministre sous Boni Yayi ne cesse depuis lors de s’en prendre au gouvernement en dénonçant la dictature, l’exclusion, l’intimidation et même l’espionnage.
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Toutefois, il est quand même important de se poser la question de savoir quel est le véritable objectif de cette campagne médiatique de l’opposante, qui frise une forme de victimisation. Le combat pour la démocratie et les droits des peuples sont nobles quand il n’y a pas une intention exclusivement politique derrière. Où était Reckya Madougou depuis le début de la lutte menée par l’opposition au Bénin ?
La réponse à cette question n’est pas inconnue du grand public. Pendant que Houndété, Yayi Boni, les Soglo et autres leaders de l’opposition s’échinaient pour faire front commun contre le gouvernement Patrice Talon, Reckya Madougou servait, sans état d’âme, un autre régime qui n’a rien à voir avec une démocratie telle qu’elle le chante.
Le vrai faux combat d’une opportuniste
A Togo, puisque c’est du régime de Faure Gnassingbé qu’il s’agit, il est un secret de polichinelle que la démocratie n’y est que de nom. Le président est en train de faire son quatrième mandat à la tête du pays et n’est pas prêt de partir après environ 20 ans au pouvoir. C’est le jeune doyen de plusieurs chefs d’Etat en Afrique hormis les « baobabs ». Pendant que l’opposition du Togo criait à l’instauration de la démocratie, Reckya Madougou était pourtant aux côtés de Faure Gnassingbé, soi-disant en tant que conseillère à la micro-finance, et sans aucune gêne face aux répressions qui ont cours dans ce pays.
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Pourquoi faut-il alors se taire et aider un régime pas très démocratique, à prospérer et venir jouer la parfaite personnalité éprise de démocratie et de droit ? Son travail aux cotée de Faure Gnassingbé, bien que pas très clair, n’est pas ce qui est mis en cause (il faut bien qu’on mange), mais c’est son indifférence total face aux dérives dictatoriales du régime en place au Togo. Quand ont veut entrer en politique pour défendre la démocratie, on évite des accointances qui peuvent faire barrière plus tard.
Selon des observateurs, Madougou a trouvé une opportunité de se hisser à un niveau de la vie politique du pays qu’elle n’aurait jamais cru parvenir avec l’ancienne garde politique toujours en place. Une chance pour elle que le gouvernement actuel ait donc mené ses réformes sur le plan politique.
La stratégie de Reckya Madougou d’essayer de mettre le peuple de son côté pour combattre Patrice Talon, ne saurait vraiment prospérer, vu que le peuple ne semble pas si opprimé que ça, quoi que le gouvernement ne soit pas non plus un modèle de démocratie à l’occidentale ; soit. Reckya Madougou devrait changer sa rhétorique et sa stratégie politique et prouver sa bonne foi au peuple avant, peut-être, de gagner son respect.
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