États-Unis: Huawei de nouveau considéré comme une menace pour la sécurité nationale

Alors que l’investiture de Joe Biden laissait espérer à Huawei un assouplissement de ses relations avec les Etats-Unis, le régulateur américain des télécoms a classé le groupe chinois parmi les entreprises considérées comme une menace pour la sécurité américaine.

Le régulateur américain des télécoms vient de doucher les espoirs d’un assouplissement des relations entre Huawei et les Etats-Unis. La FCC a classé le fabricant de smartphones et quatre autre groupes parmi les entreprises chinoises considérées comme une menace pour la sécurité nationale. Aux côtés de Huawei, figurent ZTE, Hytera Communications, Hangzhou Hikvision Digital Technology et Dahua Technology.

« Les Américains comptent plus que jamais sur nos réseaux pour travailler, aller à l’école ou accéder aux soins de santé, et nous devons avoir confiance en des communications sûres et sécurisées », a commenté Jessica Rosenworcel, présidente par intérim de la FCC depuis que Joe Biden a pris ses fonctions en janvier. « Cette liste donne la direction pour que, alors que la nouvelle génération de réseaux est construite à travers le pays, ils ne répètent pas les erreurs du passé et n’utilisent pas des équipements ou services qui constitueront une menace pour la sécurité nationale des Etats-Unis ou la sécurité et la sûreté des Américains », a-t-elle ajouté.

De son côté, le chinois Xiaomi, qui avait été placé sur liste noire par l’administration Trump en 2019, va en être temporairement retiré en attendant une décision de justice. Les secrétariats américains à la Défense et au Trésor « n’ont pas montré que les intérêts de sécurité nationale en jeu ici étaient impérieux », a en effet estimé un juge à Wahington.

Rivalité sino-américaine

Cette décision concernant Huawei s’inscrit dans la lignée de celles prises par l’administration Trump, alors que l’arrivée de Joe Biden à la présidence des Etats-Unis avait laissé espérer un apaisement. Au mois de février, le fondateur et patron de Huawei, Ren Zhengfei, avait appelé l’administration Biden à « une politique d’ouverture ». Il s’était aussi voulu rassurant sur la « survie » du groupe malgré les sanctions américaines.

Le mastodonte des télécoms est depuis quelques années au centre de la rivalité sino-américaine, sur fond de guerre commerciale et technologique entre les deux premières puissances mondiales. Huawei s’était retrouvé dans le collimateur de l’ex-administration Trump, qui l’a accusé, sans toutefois apporter de preuves, d’espionnage potentiel au profit de Pékin.

En 2019, l’entreprise avait déjà été placée sur la liste noire des Etats-Unis, qui avaient interdit aux entreprises américaines de leur vendre des technologies « made in USA » telles que les semi-conducteurs et d’autres composants pourtant indispensables à ses produits, invoquant des problèmes de sécurité nationale.

La fille de Ren Zhengfei, Meng Wanzhou, qui est également une des dirigeantes de Huawei, est en liberté surveillée au Canada depuis son arrestation à Vancouver fin 2018 à la demande des Etats-Unis, pour avoir contourné les sanctions américaines contre l’Iran. Elle est désormais menacée d’extradition vers les Etats-Unis pour fraude bancaire.