Cameroun: une journaliste de la télévision publique enlevée par les séparatistes
Fame Bunyui Fakeh, journaliste de la « Cameroon radio and television » (CRTV), a été kidnappée, samedi, à sa résidence située à Buea dans le Sud-Ouest du pays par des séparatistes anglophones, a annoncé le Syndicat national des journalistes du Cameroun (SNJC).
Fame Bunyui Fakeh, journaliste travaillant à la Crtv, à été enlevée samedi par des hommes armés à Buea, capitale régionale du Sud-ouest secouée par la crise anglophone depuis fin octobre 2016. Le syndicat national des journalistes du Cameroun a confirmé cet enlèvement. Le syndicat a demandé sa libération immédiate.
« Ses ravisseurs demandent plusieurs millions pour sa libération », a révélé à l’Agence Anadolu, lundi, un membre de sa famille sans donner d’autres détails. Selon plusieurs sources locales, les séparatistes ont demandé une rançon de 10 millions FCFA avant la libération de la journaliste. Fame Bonyuy Ayisse travaille à la station régionale sud-ouest de la Crtv. Elle est co-présentateur de l’émission interactive «Press and Associate » sur les antennes de Ndefcam radio FM 94.9 émettant à Bamenda.
Cet enlèvement du journaliste intervient juste quarante-huit heures après le passage du ministre de l’administration territoriale à Bamenda. Au cours de sa visite de travail dans la cité capitale du Nord-ouest lundi dernier 18 janvier 2021, le ministre Paul Atanga Nji se gargarisait « c’est un plaisir pour moi de vous annoncer que le président Paul Biya a gagné la guerre contre les sécessionnistes-terroristes. C’est évident que ce que nous voyons aujourd’hui ne sont que des poches de résistances qui, comme nous pouvons le souligner, essayent tant bien que mal de maintenir le désordre. Mais comme je puis vous dire, ce sont les derniers coups de sabots d’un cheval agonisant parce qu’ils sont désespérés ».
Le 6 janvier 2021, 5 personnes dont 4 militaires et une journaliste avaient été tuées dans l’ explosion d’une bombe artisanale sur le passage du cortège du préfet. Il y a quelques semaines, un autre journaliste a été kidnappé par des séparatistes à Bamenda. Il s’agissait de Fung John Ngum, coprésentateur de l’émission interactive « Press and Associate » dans une radio locale émettant à Bamenda dans le Nord-Ouest.
Depuis 2017, les séparatistes armés ont enlevé des centaines de personnes, dont des élèves, des membres du clergé, des dirigeants politiques et des travailleurs humanitaires, tout en appelant les régions anglophones à déclarer l’indépendance, a souligné l’ONG Human Rights Watch (HRW) dans son dernier rapport publié la semaine dernière. « La situation dans les régions anglophones du Cameroun devient de plus en plus désespérée ; nul n’est épargné par les violences qui échappent à tout contrôle », a déclaré dans l’un de ses rapports, Samira Daoud, directrice régionale adjointe pour l’Afrique centrale et l’Afrique de l’Ouest à Amnesty International.
« Le Conseil de sécurité de l’ONU et les partenaires internationaux du Cameroun devraient faire comprendre aux dirigeants séparatistes que ces crimes ont des conséquences, notamment en imposant des sanctions ciblées, telles que l’interdiction de voyager et le gel des avoirs, à tous ceux dont la responsabilité est établie dans ces exactions », a plaidé HRW le 12 mars courant.
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