Birmanie: plus de 600 détenus anti-coup d’État relâchés par la junte militaire

Manifestations contre le Coup d'Etat en Birmanie

Plus de 600 personnes arrêtées ont été relâchées mercredi, tandis que plusieurs centaines d’autres restent emprisonnées depuis le coup d’Etat de février.

Plus de 600 personnes interpellées depuis le coup d’Etat du 1er février ont été relâchées mercredi par la junte qui détient toujours au secret des centaines de civils, notamment l’ex-dirigeante Aung San Suu Kyi dont l’audience devant le tribunal a été une nouvelle fois reportée. «Nous avons libéré aujourd’hui 360 hommes et 268 femmes de la prison d’Insein» à Rangoun, a déclaré à l’AFP un haut responsable de l’établissement pénitentiaire sous couvert d’anonymat. Parmi eux, beaucoup d’étudiants descendus dans la rue pour protester contre le passage en force de l’armée.

Responsables politiques, grévistes, activistes, artistes: les généraux détiennent encore de nombreux civils: plus de 2800 ont été interpellés depuis le putsch qui a renversé Aung San Suu Kyi, d’après l’Association d’assistance aux prisonniers politiques (AAPP). Un avocat, qui a requis l’anonymat, a déclaré que toutes les personnes libérées avaient été arrêtées le 3 mars.

Comparution d’Aung San Suu Kyi devant la justice 

Mais l’audience, qui devait se tenir en vidéoconférence, n’a pas pu avoir lieu faute de connexion internet, les données mobiles et plusieurs réseaux wifi étant coupés depuis plusieurs jours pour isoler le pays. «Elle a été reportée au 1er avril», a fait savoir à l’AFP Khin Maung Zaw, l’avocat de l’ancienne cheffe du gouvernement qui n’a toujours pas été autorisé à rencontrer sa cliente.

En février, des commandants de l’armée ont mené un coup d’État, suivi de l’arrestation de hauts dirigeants du pays, dont le président Win Myint et la chancelière Aung San Suu Kyi. Après le putsch, des manifestations populaires de rejet de l’autorité militaire, ont eu lieu dans tout le pays. L’administration militaire a alors imposé la loi martiale dans 7 quartiers de Yangon et de Mandalay. Mardi, l’Autorité de soutien aux prisonniers politiques du Myanmar a déclaré qu’au moins 261 personnes ont été tuées en raison de la répression sanglante des forces de l’ordre, lors des manifestations anti-coup d’État, et que 2 682 autres ont subi des arrestations arbitraires.