Tchad: le bilan des manifestations contre la junte militaire s’alourdit

Des appels à manifester avaient été lancés par l’opposition contre la junte militaire qui a pris le pouvoir, le 20 avril, après la mort du président Idriss Déby. Selon la Convention tchadienne de défense des droits de l’homme, le bilan est passé à 9 morts et 36 blessés.

Une semaine après la mort du président Idriss Déby, l’opposition au Tchad a appelé à des manifestations mardi, au lendemain de la nomination par la junte d’Albert Pahimi Padacké au poste de Premier ministre. Selon la Convention tchadienne de défense des droits de l’homme, neuf (9) personnes sont décédées, lors de ces rassemblements sporadiques, interdits par les militaires au pouvoir.

A Paris, le président français, Emmanuel Macron, a « condamné avec la plus grande fermeté la répression » et appelé à « une transition pacifique, démocratique et inclusive ». Il était le seul chef d’Etat occidental à avoir assisté vendredi à N’Djamena aux obsèques de M. Déby, apportant à son fils, qui lui avait immédiatement succédé, le « soutien de la France » et des pays du Sahel au « processus de transition civilo-militaire ».

Comme le faisait systématiquement son père, le Maréchal Déby, qui a dirigé le pays d’une main de fer, son fils, le Général Mahamat Idriss Déby, à la tête d’un Conseil Militaire de Transition (CMT) de 15 Généraux, a interdit les manifestations de mardi à l’appel de l’opposition et de la société civile qui dénoncent un « coup d’Etat institutionnel » et une « succession dynastique » au pouvoir.

Mahamat Idriss Déby a nommé, lundi, Albert Pahimi Padacké, dernier Premier ministre d’Idriss Déby, au poste de chef du gouvernement de transition. Le 11 avril, jour de la présidentielle que M. Déby avait remporté avec 79,32% des voix, le Front pour l’Alternance et la Concorde au Tchad (FACT), l’un des nombreux groupes rebelles tchadiens, avait lancé une offensive.