Situation de l’éducation au Bénin: un groupe d’enseignants crée MONAMEB pour sauver l’école

L’école béninoise traverse depuis des années une situation assez préoccupante. Des enseignants mal formés et sans pédagogie, des apprenants en baisse de niveau, des classes sans enseignants, sont entre autres les tares qui minent l’école au Bénin. Face à ce tableau sombre, le gouvernement de la rupture a entamé une série de réformes dont le bégaiement a conduit un groupe d’enseignants à créer un mouvement dénommé « MONAMEB ».

La situation préoccupante de l’école béninoise a conduit un groupe d’enseignants du secondaire à se réunir le 30 décembre 2019 et le jeudi 2 Janvier 2020 à la Bourse du Travail pour réfléchir sur les maux qui minent ce secteur. De cette assise est né le Mouvement Non à la Mort de l’Ecole Béninoise (MONAMEB). Suite à leur conclave, les enseignants du secondaire général, technique et la formation professionnelle, membres dudit mouvement, ont rendu public un communiqué dans lequel ils ont relevé les difficultés que rencontre l’école depuis la rentrée scolaire et universitaire 2019-2020 et les causes de ces difficultés. D’après leur analyse, ce collectif a relevé les points ci-après comme cause de la situation actuelle de l’école. Ils’agit de:

1-La radiation des collègues qui ont refusé de prendre part à la fameuse évaluation diagnostique,
2- le non payement des heures supplémentaires aux ayants droit,
3- le non payement des vacataires des lycées agricoles,
4- le non payement des enseignants pré insérés,
5-le redéploiement des enseignants pré-insérés des sciences de la vie et de la Terre (SVT) pour enseigner les mathématiques d’une part et des pré-insérés devant enseigner l’histoire- géographie, anglais pour enseigner le français d’autre part.

Après avoir relevé ces différents points, les membres du MONAMEB ont condamné la radiation des collègues et ont exhorté les ministères concernés de les rappeler afin de juguler le manque criard d’enseignants observé dans le pays. En ce qui concerne le non payement des heures supplémentaires, les enseignants ont fustigé la maltraitance qu’ils subissent de la part du ministère dirigé par le professeur Mahougnon Kakpo. Ils ont dénoncé l’abus d’autorité de leur ministre de tutelle et de façon unanime, ils ont décidé dès la rentrée le lundi 06 janvier 2020 d’abandonner toutes les heures supplémentaires et de s’organiser pour combattre la prise des heures supplémentaires par les collègues. Pour ce faire, les participants à cette assise ont décidé d’installer des comités de suivi d’abandon des heures supplémentaires dans toutes les communes.

S’agissant du non payement des salaires aux enseignants pré insérés et aux vacataires des lycées agricoles, les participants ont exhorté les concernés à faire preuve de courage en boycottant les cours à partir du lundi 06 janvier 2020 et à faire embargo sur les copies des devoirs et des interrogations écrites. De même il est installé un comité pour organiser les sit-in dans tous les directions départementales pour exiger le payement sans délai des salaires aux ayants droit.

Enfin, en ce qui concerne le 5e point, le collectif exige l’abrogation de ces notes de redéploiement et propose au MESTP d’organiser un test dans les tous prochains jours afin de recruter les nouveaux enseignants pré insérés dans les disciplines concernées notamment le français et les mathématiques. Par ailleurs, le collectif demande à ces enseignants redéployés hors de leurs disciplines de ne participer à la destruction de l’école. Le collectif leur recommande d’abandonner les heures. Pour finir un comité a été mis sur pied pour suivre de près toutes les recommandations issues de ces séances de travail.