Sénégal: un dialogue national mort-né?

Mardi, les prémisses du dialogue national, annoncé par le Président Macky Sall, ont débuté avec les travaux du comité de pilotage de ce dialogue qui vise à « transcender tous les clivages et les blocs ». Mais déjà, tout semble être réuni pour que ce dialogue se termine comme un coups d’épée dans l’eau.

Dans leurs différentes publications, du mercredi 15 janvier 2020, les presses sénégalaises ont évoqué le commencement poussif des activités du Comité de pilotage du dialogue national. Si l’Enquête parle de « l’acte 1 du dialogue de sourds », l’AS informe que la première réunion du Comité de pilotage du dialogue national s’est tenue dans un climat particulièrement tendu, avec une ambiance viciée par la proposition faite par le président du comité de pilotage du dialogue national Famara Ibrahima Sagna à propos de l’élection des deux vice-présidents et deux secrétaires.

Dans le même temps, l’opposition « présente » dénonce l’intégration à son insu de 40 autres membres dans ce comité qui comptait déjà 86 membres, soit au total 126.

Des absents de taille…

Pour ce dialogue, des leaders de l’opposition sénégalaise vont briller par leur absence. En effet, le leader des Pastef/Les Patriotes Ousmane Sonko ne participe pas à ce dialogue. Terminé 3e avec 15% des voix à la présidentielle du 24 février 2019, Ousmane Sonko estime que le dialogue national ne débouchera sur autre chose qu’un partage de gâteau. L’autre poids lourd de la politique sénégalaise et 2e à la présidentielle passée, Idrissa Seck, a également dit un non catégorique en ce qui concerne sa participation au dialogue national.

A la suite de ses deux figures de proue de la sphère politique sénégalaise, vient le Parti Démocratique Sénégalais de l’ancien Chef d’Etat sénégalais, Abdoulaye Wade. Le PDS ne participe pas non plus à ce dialogue.

Dialogue national, un fiasco programmé? 

Tout porte à croire que le dialogue national n’aura pas les résultats escomptés. Si déjà, on note « des protagonistes qui bandent déjà les muscles, un président qui semble être dépassé par les événements, les absences, les improvisations…», il est inévitable d’émettre de sérieux doute sur le débouché de ce dialogue en terme de résolution politique ou d’approche de solution. A l’inverse, on pourrait enregistrer des avancées sur les questions du Plan Sénégal émergent (PSE) ou encore sur les enjeux liés à la découverte du pétrole et du gaz…si éventuellement le champs du dialogue national prenait en compte ses sujets aussi importants pour le pays.