Sénégal-adoption d’enfants: un rêve impossible aux couples homosexuels

Le Sénégal ne reconnait pas les couples homosexuels. Par conséquent, ces derniers sont bannis de la liste pour l’adoption d’enfants au Sénégal. C’est en substance ce qui ressort de la déclaration de Ndeye Abibatou Youm, directrice de l’Éducation Surveillée et de la Protection Sociale (DESPS), le vendredi 17 janvier 2020.

L’homosexualité est pénalement réprimée en tant qu’attentat aux mœurs et est qualifiée juridiquement d’« acte impudique ou contre-nature avec un individu de son sexe » au Sénégal. Dans ce pays d’Afrique de l’Ouest, les personnes homosexuels mènent une vie « cachée ». Couramment appelés « goor-jigeen », qui signifie « homme-femme » et désigne, de manière péjorative, un homosexuel en Wolof, les homosexuels ne pourront pas adopter des enfants au Sénégal. Selon les explications de la déclaration de Ndeye Abibatou Youm, directrice de l’Éducation Surveillée et de la Protection Sociale (DESPS), le Sénégal ne reconnait pas les couples homosexuels. Par conséquent, ces derniers sont bannis de la liste pour l’adoption d’enfants au Sénégal.

« Les personnes qui veulent adopter doivent remplir des critères liés à leurs ressources, leurs possibilités et leur psychologie pour avoir l’agrément. Mais il faut préciser que les couples homosexuels sont bannis de la liste et ne sont pas reconnus par le Sénégal », a déclaré Ndeye Abibatou Youm, lors d’une journée d’échanges sur la convention avec les acteurs de la Justice.

A l’en croire, les pays européens sont au courant de cette posture du Sénégal sur la question de l’homosexualité: « Tous les pays avec lesquels nous traitons comme la France, l’Espagne et l’Italie sont informés que ces dossiers qui présentent ces caractéristiques ne sont acceptés. Et si jamais ils arrivent sur notre table, nous les rejetons », a-t-elle martelé.

Que dit la loi sur l’homosexualité au Sénégal? 

L’homosexualité est punie, au Sénégal, aux termes de l’article 319 du code pénal sénégalais, alinéa 3, issu de la loi no 66-16 du 12 février 1966 : « sera puni d’un emprisonnement d’un à cinq ans et d’une amende de 100 000 à 1 500 000 francs, quiconque aura commis un acte impudique ou contre-nature avec un individu de son sexe. Si l’acte a été commis avec un mineur de 21 ans, le maximum de la peine sera toujours prononcé ». Au point 15 de son 5e rapport en 2019, l’Organisation des Nations Unies a demandé au Sénégal de procéder à la légalisation de l’homosexualité.