Rencontre Csa-Bénin Groupe Petrolin : le plan de remise en marche de l’ex Ocbn exposé
La Bourse du Travail de Cotonou a servi de cadre ce Vendredi 03 Novembre 2017 à une à une séance de travail entre les responsables de la Confédération des Syndicats Autonomes (CSA) et les représentants du GROUPE PETROLIN.
L’initiation de cette séance de travail par les représentants du groupe PETROLIN fait suite à la correspondance N° 17/224/CSA-B/BEN/SG en date du 30 Octobre 2017; correspondance par laquelle le Secrétaire Général de la Confédération des Syndicats Autonomes du Bénin (CSA-BENIN) a invité Monsieur Samuel DOSSOU-AWORET, promoteur du projet « EPINE DORSALE » disposant d’une composante rail, à une séance de travail en présence des travailleurs cheminot en vue de débattre d’un certain nombre de préoccupations relatives audit projet suite à une décision rendue le 29 Septembre 2017 par la Cour Suprême du Bénin. Lire ci-dessous la correspondance de la CSA-BENIN.
A l’ouverture de la séance, la parole fut donnée au secrétaire Général de la CSA-BENIN qui a reprécisé le contenu de sa correspondance supra. Il fut suivi du secrétaire du SYNCOBENI (Arsène Adjovi) qui a confirmé les préoccupations des travailleurs. Leur intervention a permis à l’équipe représentant le GROUPE PETROLIN d’apporter des réponses à leurs inquiétudes.
Le point de l’intervention des représentants du GROUPE PETROLIN
Les représentants du groupe PETROLIN dans leur prise de parole sont revenus sur la décision de la cour suprême et son implication. Ils ont ensuite abordé les préoccupations émises par les travailleurs en mettant l’accent sur les engagements pris par le promoteur et ses attentes vis à vis aux travailleurs.
La Décision de la Cour Suprême et son implication:
A en croire les représentants du GROUPE PETROLIN, la décision rendue par la Cour Suprême confirme définitivement le droit du Groupe PETROLIN sur le Projet Rail et met donc définitivement fin à toute procédure judiciaire puisque la décision de la cour suprême est rendue en dernier ressort.
Comme implication, le Groupe BOLLORE est contraint de se conformer à cette décision tout comme l’Etat qui a l’obligation de respecter la décision de justice dans le pays de droit où nous sommes. Ce qui s’entend que le projet ne peut normalement plus connaitre des perturbations dû à des vélléités du GROUPE BOLLORE.
De ce point de vue:
- Les Etats du Bénin et du Niger doivent rétablir conformément à la décision de justice, le Groupe PETROLIN dans ses droits;
- Le Groupe BOLLORE doit mettre fin à toutes ses activités sur la ligne ferroviaire;
- Une correspondance sera incessamment adressée au Ministre en charge des Transports du Bénin pour le démarrage des travaux de réhabilitation de la ligne Cotonou-Parakou,
- L’OCBN n’est pas un acteur des discussions mais plutôt l’objet de la discussion. Dès lors, elle n’a pas d’initiatives à prendre autre que de collaborer avec le Groupe PETROLIN à la mise en application de la décision de justice.
Après avir donné l’assurance aux représentants des travailleurs sur la fin de l’imbroglio jurique autour de ce grand projet, les représentants du GROUPE PETROLIN ont partagé avec leurs interlocuteurs les engagements du promoteur pour préserver les emplois.
Les engagements pris par le GROUPE PETROLIN
Le promoteur du projet épine dorsal a pris un certain nombres d’engagements vis à vis des travailleurs dont celui de l’amélioration de leur condition de travail. Au titre des engagements on peut retenir entre autres ce qui suit:
- L’effectif actuel du personnel de l’OCBN est insuffisant au démarrage du projet, il va falloir procéder à un recrutement complémentaire d’agents. C’est dire donc que le personnel n’a rien à craindre pour le maintien des emplois;
- Le Groupe PETROLIN entend améliorer les conditions de travail dès qu’il aura pris connaissance de celles-ci en renforçant notamment les capacités des agents (formations, recyclages, etc.) et en déployant un plan moderne de travail ;
- L’actualisation de la grille salariale du personnel de l’ex OCBN, le déblocage des avancements conformément aux prescriptions de la Convention Collective de l’Organisation ;
- La résolution des problèmes liés aux pensions de retraite et autres ;
- Dès le retrait du Groupe Bolloré, le Groupe PETROLIN s’engage à prendre en charge les salaires à partir du mois de retrait. Cette mesure concerne uniquement le personnel de l’Ex OCBN.
Contrairement à la rumeur qu’on avait fait circuler et faisant état de ce que le GROUPE PETROLIN ne disposait pas des ressources nécessaires pour la mise en oeuvre du projet, Monsieur Samuel DODDOU-AWORET est non seulement financièrement prêt pour mettre en oeuvre le projet, mais il dispose en outre d’un plan de relance assez éllaboré comme présenté ci-dessous.
Plan de relance pour la reprise des activités
Le Groupe PETROLIN a déjà créé depuis Janvier 2014 la Société d’Exploitation dénommée la Transafricaine des Transports et des Chemins de Fer Bénin Niger (2TCBN) en charge précisément de la conception, de la construction, de la réhabilitation, de la maintenance et de l’exploitation des infrastructures de la ligne du chemin de fer Bénin-Niamey. C’est cette société qui doit reprendre le patrimoine de l’OCBN.
Pour reprendre les activités ferroviaires, le Groupe PETROLIN mettra en œuvre entre autres les actions ci-après:
- Réhabiliter et moderniser la ligne ferroviaire Cotonou Parakou sur la base de son offre initiale qui prévoit un chemin de fer aux normes standard et des recommandations des études relatives à l’état des lieux du Chemin de fer Cotonou-Parakou ;
- Compléter le matériel roulant existant et recycler le personnel sur l’utilisation et l’entretien des nouveaux équipements ;
- Procéder à l’extension du réseau ferroviaire à Partir de Parakou vers la destination finale qui est Niamey.
Mais la réussite de la mise en oeuvre de ce gigantesque projet nécessite l’apport des travailleurs. C’est pourquoi le promoteur tout en prenant des engagements pour l’amélioration de leur condition d’existence et de travail, attend d’eux également leur franche collaboration.
Attentes du Groupe PETROLIN vis-à-vis des Travailleurs Cheminots
- Accompagnement du personnel
- Bonne collaboration de la part du personnel
- Prise de résolution par les employés à faire évoluer l’entreprise
Historique du projet EPINE DORSALE
Pour rappel, le groupe Pétrolin, initiateur du projet “Épine Dorsale” a remporté en 2008 l’appel d’offre international de la construction d’une infrastructure ferroviaire lancé par le Bénin et le Niger et reliant les deux Etats. Mais contre toute attente, le gouvernement du président Yayi Boni a dessaisi le groupe Petrolin du projet pour le remettre au groupe Bolloré.
Dans le contentieux qui s’en suit, la cour d’appel de Cotonou a rendu le jeudi 19 Novembre 2015 un arrêt. Statuant publiquement, contradictoirement, en référé civil, en appel et en dernier ressort ; en la forme : Déclare recevable l’appel de la Société PETROLIN TRADING LIMITED, de la Société PIC NETWORK LIMITED et de la Société PIC INTERNATIONAL SA .
Ordonne la cessation par BOLLORE AFRICA LOGISTICS de tous travaux entrepris sur le site de l’OCBN à Cotonou, sous astreinte de cent millions (100.000.000) de francs CFA par jour de résistance ; Ordonne tant à l’Etat béninois qu’à la Société BOLLORE AFRICA LOGISTICS de s’abstenir de tous travaux sur les composantes du projet « Epine Dorsale » également sous astreinte de cent millions (100.000.000) de francs CFA par jour de résistance ; Ordonne l’exécution provisoire sur minute, avant enregistrement de la présente décision nonobstant toutes voies de recours ; Déboute l’Etat béninois et la Société BOLLORE AFRICA LOGISTICS de toutes leurs demandes, fins et conclusions ; Condamne la Société BOLLORE AFRICA LOGISTICS et l’Etat béninois aux dépens.
Mais cette décision de la cour d’appel de Cotonou, ne semble pas être du goût de l’Etat béninois et de la société BOLLORE AFRICA LOGISTICS qui ont fait un pourvoi en cassation contre la décision de la cour d’appel. Ainsi, l’arrêt rendu le 27 Septembre 2017 par la haute juridiction est un nouvel échec de l’Etat béninois et du groupe BOLLORE AFRICA LOGISTICS. Il importe de mentionner que cette décision ne concerne que le volet construction d’infrastructure ferroviaire car faudrait-il le rappeler, le projet épine dorsale est constitué d’une infrastructure ferroviaire reliant Cotonou à Niamey mais aussi d’un port en eau profonde minéralier dans la commune de Sèmè Kpodji.
Aussi, la rencontre qui a eu lieu à la BOURSE du TRAVAIL entre les représentants du GROUPE PETROLIN et les responsables syndicaux vise à s’informer réciproquement sur la suite qui est réservée à ce projet après la décision de la cour suprême.
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