En Autriche, il est possible de lancer “fuck” au vice-chancelier sans être condamné
C’est ce que la justice vient de décider, alors qu’un groupement d’extrême-gauche avait insulté le vice-chancelier.
Un majeur dressé à l’encontre du vice-chancelier autrichien Heinz-Christian Strache. Un geste accompagné de tout aussi explicites “fuck” lors d’une manifestation. Le dirigeant d’extrême droite avait attaqué en justice un groupement d’extrême gauche pour “insultes publiques”.
Après avoir été débouté une première fois par un tribunal d’instance, la décision a été confirmée par la cour d’Appel de Vienne mercredi.
“Un élément fondamental de la liberté d’opinion”
Dans sa décision, la cour argue que le “rejet d’un dirigeant politique” pouvait être “exprimé de façon provocatrice et choquante” et que cela constituait “un élément fondamental de la liberté d’opinion”, relaie Le Monde.
Dans une vidéo qui avait été publiée sur les réseaux sociaux des membres de l’organisation d’extrême gauche “Linkswende jetzt” (“À gauche toute maintenant”) avaient détaillé de nombreuses raisons selon eux de dire “fuck Strache”, doigts d’honneur à l’appui.
“Une victoire pour la liberté d’opinion”
La même organisation qui saluait jeudi cette décision de justice, avançant qu’il s’agissait d’“une victoire pour la liberté d’opinion et pour la liberté de la presse”. et estimé que désormais tout discours politique pouvait reprendre la phrase “je dis fuck à Strache, parce que…”.
Et en France ? En 2009, un manifestant de 57 ans avait été condamné à 30 euros d’amende pour “offense au chef de l’Etat”, après avoir brandi une affichette “Casse-toi pov’con” au passage du cortège du président Sarkozy. Mais 4 ans plus tard, la Cour européenne des droits de l’homme avait estimé que la France avait ainsi violé la liberté d’expression.
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