Bénin – investiture : que retenir aujourd’hui des engagements de Patrice Talon ?
Le Chef de l’Etat, Patrice Talon a accédé à la magistrature suprême le 6 avril 2016 à la suite de son élection qui s’est déroulée le 20 mars de la même année. Deux ans après la cérémonie d’investiture, à Porto-Novo où il a pris des engagements pour le mieux-être de la population béninoise, les fruits tiennent-ils toujours la promesse des fleurs ?
« Je m’emploierai chaque jour à tenir les engagements destinés à faire de ce mandat un instrument de rupture et de transition devant aboutir à la mise en place des grandes réformes politiques institutionnelles que nous avons tous appelées de nos vœux ». Ainsi s’exprimait, devant les Béninois et devant le monde entier, le tout nouveau Président élu de la République, Patrice Talon lors de son discours d’investiture à la tribune officielle sur le terrain de football Charles de Gaule de Porto-Novo, capitale du Bénin.
Dans ce discours plein de solennité, empreint d’engagement, de volonté et de détermination à changer le cours des affaires après la décennie de gestion de Thomas Boni Yayi, Patrice Talon se veut être le Président de transition avec des réformes pouvant remettre le Bénin sur les rails du développement, la croissance économique, etc. Mais après deux (2) ans de gestion du pouvoir d’Etat, difficile de reconnaître ce Président si engagé, si motivé et si disposé à des réformes pourtant annoncées.
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Loin dans son discours d’investiture, Patrice Talon affirme avoir les compétences nécessaires, la carapace qu’il faut pour y parvenir. « J’entends rétablir un état de droit respectueux des principes démocratiques et des libertés individuelles, et qui assure avec efficacité, la protection des personnes et des biens », avait-il déclaré. Aujourd’hui, les principes démocratiques sont-ils respectés ?
A l’analyse, les différentes violations de la loi fondamentale du 11 décembre 1990 et le non-respect des décisions de la Cour constitutionnelle, on est à même d’affirmer que le respect de ces principes démocratiques n’est que de la rhétorique d’un acteur des affaires venu fraîchement dans l’arène politique du pays.
A la question de la liberté individuelle, la réponse restera mitigée puisque l’analyse se fait compte tenu de la position qu’occupent les uns et les autres. Mais de façon générale, on a souvenance de la radiation du capitaine des eaux et forêts, Patrice Trêkpo après une intervention sur une chaîne de télévision locale du pays. Inutile de rappeler les nombreuses interdictions des différentes marches de protestation sous prétexte d’une ligne rouge définie par un préfet que les manifestants ne devraient pas franchir. Le brouillage en continu d’une fréquence radio dans une partie méridionale du pays est aussi bien illustratif. A tout cela s’ajoute le manque de considération des institutions de la République avec à la clé, la non désignation du conseiller devant remplacer le conseiller Simplice Dato, démissionnaire, à la Cour constitutionnelle.
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Même si on note depuis quelques jours, un réveil que d’aucuns qualifient de tardif quant à la lutte contre les cybercriminels appelés gaymen en ce qui concerne la protection des personnes en République du Bénin, il est à signaler que le travail reste énormément à faire pour non seulement mettre hors d’état de nuire ces présumés cybercriminels, mais également démolir tout le réseau qui ne garantit aucunement la quiétude des paisibles populations béninoises.
En novembre 2017, soit sept (7) mois après son installation au Palais de la Marina, le Chef de l’Etat, Patrice Talon était en visite dans la partie septentrionale du pays où il s’est adressé au peuple béninois avec un nouvel engagement nourri d’espoir et d’avenir meilleur. Tout en reconnaissant lui-même que les sept premiers mois de sa gouvernance ont été vraiment éprouvants, il avait invité ses compatriotes à patienter afin d’avoir une bonne sauce qui mijote déjà sur le feu.
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A quelques jours de la commémoration de l’an 2 de son accession au pouvoir, il convient de faire remarquer que le pays, loin des espoirs que nourrissaient les Béninois, des espoirs qui se sont même étiolés avec le temps, est sur une pente glissante n’envisageant pas cette prospérité partagée et cette équitable répartition des ressources de l’Etat. Alors qu’il affirmait, toujours au cours de son investiture à Porto-Novo, qu’ « il nous faut de toute urgence, prendre la mesure du péril collectif, auquel nous sommes exposés ». Est-on vraiment loin de ce péril, qui, malheureusement nous menace toujours ?
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