Bénin – lutte contre la corruption : lettre ouverte d’un citoyen au président Talon

Plusieurs fois annoncée par l’actuel locataire de la Marina comme un serpent de mer avec lequel il fat en découdre, la lutte contre la corruption est devenu un défi personnel du président Patrice qui ne ménage aucun effort pour en venir à bout.

En effet, lors du discours à la nation du 22 Décembre 2017, le président Patrice Talon a réitéré sa volonté farouche de persécuter ceux qui dilapident les ressources de l’Etat.

« Nous allons mener une lutte implacable contre la corruption et la fraude. Ce combat sera mené sans état d’âme car l’impunité n’aura plus droit de cité au Bénin. La corruption a atteint un seuil insupportable et constitue un frein à l’essor économique de notre pays » avait -il martelé devant la représentation nationale.

Lors de son récent voyage officiel en France, le président Patrice Talon a réaffirmé devant son homologue français, Emmanuel Macron sa volonté de mener la vie dure aux corrupteurs de la république. « ...sur la lutte contre la corruption, je ne lâcherai pas prise » avait-il indiqué.

Seulement, dans cette volonté de lutter contre ce mal qui a reculé d’un demi siècle l’évolution de notre pays, des voix s’élèvent de plus en plus pour dénoncer la méthode du chef de l’Etat qui pour certains ressemble à de la persécution politique.

C’est toujours dans cette optique, qu’un citoyen saisit le chef de l’Etat à travers la lettre ouverte ci-dessous:

Lettre ouverte au président Patrice Talon:

Cédric HOUNNOU
Contact : 96 68 93 90
Mail : hcedric99@gmail.com

A
Monsieur Patrice TALON, Président de la République

Objet : Lettre ouverte

Face à l’atmosphère pourrie par des conflits politico-judiciaires, qui prévalent dans le pays, je me sens contraint à nouveau de vous écrire. Il n’y a de jours où le peuple n’est bercé par des affaires de poursuites judiciaires d’hommes politiques ou de redressement fiscal d’opérateurs économiques. Dans le lot, des hommes d’affaires et pas des moindres sont concernés.

Aux dangers que ces conflits à tout vent peuvent alors engendrer sur le tissu économique de notre pays maintenant et à l’avenir, je viens très respectueusement appeler votre attention et votre sagesse sur la nécessité de ne pas vous laisser entraîner par le vice et perpétuer l’histoire dont vous avez été le personnage principal sous le règne de Boni Yayi.

J’aurais voulu comme un aveugle guéri, regarder avec bonheur les opérateurs économiques et vous, avancez main dans la main, pour contrer les assauts du chômage et redynamiser l’économie nationale. Hélas, chaque jour creuse davantage le fossé entre ces créateurs d’emploi et vous. D’abord Sébastien Germain Ajavon, votre fidèle allié, votre frère en affaires, votre faiseur de roi, arrivé 3ème à la présidentielle de 2016 avec plus de 23% des suffrages exprimés. Les nuages se sont accentués au port autonome de Cotonou ce soir-là, où 18 kilogrammes de cocaïne apparurent dans l’un de ses conteneurs.

Vous vous rappelez sans doute! Personne n’a vraiment eu le temps de se reposer de cette peine et chanter le requiem de vos relations quand l’administration fiscale sur laquelle la Constitution vous confère un pouvoir absolu, lui annonce à corps et à cri, un redressement aussi suicidaire qu’historique. Le clou de la discorde! Récemment, les comptes de la société Cajaf-Comon ont été bloqués par l’État béninois dont vous êtes le garant. Ensuite, Samuel Dossou-Aworet du groupe Petrolin SA. Vous n’avez pas hésité à le booter définitivement de la construction du chemin de fer, reliant Cotonou à Niamey, qui pourtant lui revenait de droit. Vous avez préféré la technologie chinoise au détriment de votre compatriote. Enfin, Mohamed Taofick Hinnouho. Son honorabilité établie par l’immunité parlementaire n’a pu le sauver. Manu militari, le député est déposé à la prison civile de Cotonou. Votre garde des Sceaux, dans un zèle débordant a annoncé, contrairement à l’avis du juge des libertés et de la détention, qu’il est mis sous mandat de dépôt pour fraudes fiscales.

Et pourtant ! Pour avoir été l’objet d’acharnement sous le règne de votre prédécesseur, vous devriez le savoir. Le peuple béninois est très jaloux de ses hommes d’affaires, pourvoyeurs d’emplois. Pour ce peuple à la culture calme, les attaques contre ces hommes, sont perçues comme peler un oignon. Chaque explication soulève de nouvelles questions, de nouvelles raisons de soutien. Vous en êtes le témoignage vivant. Je sais que vous avez encore en mémoire votre histoire récente. Il y a des souvenirs qui résistent au temps et au pouvoir politique. Pendant que le Président Boni Yayi arraisonnait des conteneurs d’intrants agricoles vous appartenant, pendant que votre prédécesseur rompait à lui seul tous les contrats qui liaient vos entreprises à l’État, pendant que le pouvoir Yayi gelait vos comptes et vous contraignait à l’exil par des voies impitoyables, pendant que vous étiez accusé de tentative d’assassinat et de coup d’État, pendant que des malheurs à visages politiques vous ployaient et vous accablaient, c’est le peuple béninois, qui dans sa souveraineté absolue, vous a servi de bouclier, contre un pouvoir décidé à démolir cette mine de richesse et d’emploi que vous étiez, alors opérateur économique.

C’est ce peuple faisant même obstruction à l’exécution des décisions de justice, vous a exfiltré des mains de votre bourreau. Vous l’avez compris. Ce peuple est très jaloux de ses créateurs de richesses. Et quiconque tente de les persécuter est mis en déroute. C’est ainsi que votre prédécesseur et sa clique ont été écartés honteusement du pouvoir le 20 mars 2016 et vous avez été hissé au sommet de la gloire afin que plus jamais, l’on n’entende qu’un homme d’affaires ait attenté à la vie du chef de l’État.

Pour que plus jamais, l’on n’entende qu’un président de la République ait tenté d’incarcérer un opérateur économique pour des raisons fallacieuses. Pour que plus jamais l’on n’entende et n’assiste à des conflits ravageurs entre chef de l’État et opérateurs économiques. Pour que plus jamais dans cette République, il n’y ait « acharnement » contre un homme d’affaires.

Aujourd’hui, ce vœu si cher au peuple n’est toujours pas atteint. Votre pouvoir, en deux ans seulement, a engendré des querelles plus nourries entre ces pourvoyeurs d’emplois et vous. A mon corps défendant, je me fais le devoir, de vous avertir.

1 commentaire

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Le lecteur exaspéré

MDR!!! Jamais je n’ai lu d’article ausi borné. Le mec est llimité comme la fontion 1/x au voisinage de +l’infini????
En fait c’est quoi un homme d’affaire? Un prince? Un Privilégié de l’état parce créateur d’emploi? Un Atao Hinnouho? Oui même Atao nous a cré des emplois. Du moins pour lui et sa femme… et les indiens.
Talon n’est pas un saint. Il était dans le système. Mais peu importe la couleur de celui qui combat la corruption (puisqu’il faut rappeler au Monsieur que c’est de ça qu’il s’agit) L’essentiel c’est de faire une lutte aveugle impartiale et sans état d’ame.
Au Bénin toutes les chèvres ont la gueule blanches. Bien malin qui donnera le nom de celle qui a bouffé la farine.