Bénin : la réaction de l’Unamab au retrait du droit de grève aux agents de la justice et autres

Le 28 décembre 2017, le Parlement béninois a adopté la modification de la loi 2015-18 portant, statut général de la fonction publique. Cette modification de la loi qui consacre le retrait du droit de grève aux agents de la santé, de la justice et de sécurité ne laisse pas indifférent l’Union nationale des magistrats du Bénin (Unamab).

En effet, le 02 janvier 2018, le Bureau exécutif de l’Unamab s’est réuni pour examiner le retrait du droit de grève aux agents de la santé, de la justice et de la sécurité. Dans le communiqué qui a sanctionné cette réunion, le Bureau exécutif de l’Unamab, après analyse de la situation,  a fait observer que le droit de grève est consacré par les articles 31 de la Constitution et 8 du Pacte International relatif aux droits économiques, sociaux et culturels.

« Il en résulte que le droit de grève, en tant que liberté fondamentale, ne peut faire l’objet d’interdiction. La Constitution n’accorde au législateur que le pouvoir d’en définir les conditions de jouissance. Malheureusement, dans le vil dessein de fragiliser le pouvoir judiciaire, l’Assemblée Nationale, en sa séance du 28 décembre 2017, a adopté, lors de l’intégration au statut général de la fonction publique de la loi sur les collaborateurs externes, une disposition retirant le droit de grève aux agents de la justice » peut-on lire dans le communiqué.

[su_heading size= »17″]Lire aussi : Bénin : contexte de la grève dans le secteur de la justice (communiqué) [/su_heading]

Pour le Bureau exécutif de l’Unamab, par ce vote, l’Assemblée Nationale a gravement porté atteinte aux acquis démocratiques issus de l’historique Conférence des Forces vives de la Nation de février 1990 et contribue de ce fait à la vassalisation du pouvoir judiciaire. C’est pourquoi le Bureau exécutif de l’Unamab désapprouve cette violation flagrante de la Constitution et du Pacte International susvisé.

Il en appelle donc à la mobilisation de tous les citoyens attachés aux acquis démocratiques et invite les magistrats à une assemblée générale extraordinaire le jeudi 04 janvier 2018 à 09 heures au palais de justice de Cotonou.

1 commentaire

comments user
Adjégounlè

Les hommes en toge doivent apprendre à se calmer. Aucune démocratie ne valide le désordre. Dans plusieurs pays de vieille démocratie, le droit de grève n’est pas illimité. Il est des prérogatives du gouvernement de limiter certains droits dès que ceux ci portent atteinte à d’autres droits fondamentaux comme la santé, la sécurité, la justice. etc. Le problème dans nos pays est la politisation à outrance. Pour un oui ou un non on descend dans la rue. Aucun respect pour le serment ! Si chacun de vous peut encore se souvenir de la galère qu’il a connue avant d’être là, alors il faut mettre de l’eau dans vos vins. Vous n’êtes pas irremplaçables!!! Ne prenez pas le peuple en otage.