Bilan 2017 : l’année la moins meurtrière pour le transport aérien depuis 1946

Selon l’Aviation Safety Network, il y a eu «seulement» dix accidents sur le trafic voyageurs l’an passé. Le plus faible chiffre depuis 1946.

Voilà de quoi rassurer (un peu) les phobiques de l’avion: l’année 2017 a été la plus sûre pour le transport aérien depuis 1946 (année de l’établissement de statistiques sur les accidents d’avions), a indiqué lundi Aviation Safety Network (1) (ASN), un site spécialisé dans ce type de catastrophes.

Le transport aérien mondial n’aura jamais été aussi sécuritaire qu’en 2017, affirment deux agences spécialisées dans ce type de statistiques dans leur bilan annuel. Selon le site Aviation Safety Network (ASN) et l’agence néerlandaise To70, aucun avion de ligne commercial à réaction ne s’est écrasé au cours de l’année.

L’ASN, qui recense les accidents d’appareils civils de transport de passagers et de fret de plus de 14 passagers, a recensé un total de 10 accidents en 2017; cinq concernaient des avions de transport de fret, et cinq autres des avions de transports de passagers à hélice, beaucoup plus petits que des avions à réaction.

Ces accidents ont tué 44 passagers et membres d’équipage, ainsi que 35 autres personnes qui se trouvaient au sol. En 2016, l’ASN avait répertorié 16 accidents faisant un total de 303 décès.

L’agence conclut donc que 2017 a été « l’année la plus sûre de tous les temps, tant par le nombre d’accidents qu’en termes de victimes ».

Le bilan de l’année aurait été encore meilleur, n’eût été l’écrasement d’un Cessna survenu dimanche, dernier jour de l’année, au Costa Rica. Douze passagers et membres d’équipage sont morts dans cet accident, ce qui en fait le plus meurtrier pour un avion de transport civil.

Recensant 36,8 millions de vols de transport de passagers l’an dernier, l’ASN conclut à un ratio d’un accident mortel pour 7,36 millions de vols.

Le dernier écrasement d’avion de ligne commercial à réaction s’est produit à Medellin, en Colombie, en novembre 2016.

L’écrasement d’un cargo turc au Kirghizistan le 16 janvier aura été le pire accident d’un appareil de transport de fret. Il a tué quatre membres d’équipage et 35 personnes au sol.

Le pire accident de l’année dans l’industrie aérienne n’est toutefois pas compilé par l’ASN, puisqu’il concerne un avion de transport militaire birman, qui s’est écrasé le 7 juin, faisant 122 morts.

Un coup de chance?

L’ASN souligne cependant que, même en incluant les accidents d’appareils militaires et d’autres vols non commerciaux, son bilan de 2017 grimpe à 24 accidents et 230 morts, ce qui en fait toujours l’année la plus sûre dans l’histoire de l’aviation civile.

En 2005, souligne l’agence à titre de comparaison, les accidents d’avions de transport de passagers avaient fait pas moins de 1015 morts à eux seuls.

« L’année écoulée a encore été exceptionnelle pour la sécurité dans l’aviation civile », souligne Adrian Young, chercheur de l’agence To70, dont l’étude porte sur les appareils de transport de passagers de plus de 5,7 tonnes.

To70 conclut que la probabilité de mourir dans l’accident d’un tel avion commercial est désormais de 1 sur 16 millions, indique-t-il, alors que le trafic aérien a grimpé de 3 % en 2017 par rapport à 2016.

Le rapport de l’agence To70, souligne toutefois que, malgré les « bonnes nouvelles », le taux d’accidents mortels extrêmement bas de cette année doit être considéré comme un « coup de chance ».

« Statistiquement, sur plus de 30 millions de vols, il y a peu de différence entre deux ou dix accidents », souligne Adrian Young.

Le chercheur souligne entre autres que des avaries qui n’ont pas finalement pas fait de victimes ont eu lieu l’an dernier. Il rappelle par exemple qu’un Airbus A380 d’Air France a dû atterrir d’urgence au Labrador le 30 septembre, après qu’un de ses réacteurs eut subi une avarie importante.

Le risque d’accident demeure important, selon lui, en raison notamment du risque d’inflammation ou d’explosion des batteries lithium-ion de nombreux appareils électroniques transportés par des voyageurs et des problèmes de santé mentale ou de fatigue des pilotes.

Avec AFP et BBC