Amos Elègbè : « la démocratie béninoise est en danger depuis le 06 avril 2016 »

Le 19 février 1990, s’est ouverte à Cotonou, la Conférence nationale souveraine des forces vives du Bénin après 17ans de pouvoir du régime militaire conduit par le feu Général Mathieu Kérékou. Cette Conférence a eu le mérite d’instaurer dans le pays la démocratie. Une démocratie qui est aujourd’hui en danger selon Amos Elègbè, acteur politique béninois et rapporteur du Comité préparatoire de la Conférence nationale.

Dans un entretien accordé à « Esae Tv », peu de temps après le deuxième Congrès ordinaire des Forces cauris pour un Bénin émergent (Fcbe), Amos Elègbè n’a pas caché ses craintes sur l’état de la démocratie béninoise sous le régime du président Talon. « La démocratie béninoise est en danger depuis le 06 avril 2016 », a-t-il déclaré avant de faire observer que la paix, la stabilité politique et la cohésion sociale qui ont toujours caractérisé le Bénin sont les fruits de la défense des acquis de la Conférence nationale dont les régimes Soglo, Kérékou et Yayi ont fait montre.

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« La démocratie est un chemin sur lequel il faut être très attentif à la patrie, à la liberté d’expression plurielle, à l’indépendance de la justice et à la séparation des pouvoirs », a fait savoir Amos Elègbè pour qui la démocratie est un régime politique contraire à la royauté. « La démocratie permet à toute les catégories sociales de dire leur mot sur la gestion des affaires publiques et de pouvoir se sentir concernées par ce que l’Etat fait en leur nomOn ne construit pas le bonheur d’un peuple à son insu. On construit le bonheur d’un peuple avec lui, pour lui et par lui », a-t-il précisé.

A en croire Amos Elègbè, le principe du « consensus » est le principal fondement de la démocratie béninoise issue de la Conférence nationale. Un principe qui, selon lui, est aujourd’hui en souffrance sous le régime du président Talon. « Quand vous dites que vous avez la science infuse et que vous marginalisez les autres forces politiques, vous mettez la démocratie en danger », a-t-il fait remarquer avant d’ajouter : « Sous le régime du président Talon, l’Etat est utilisé comme un moyen d’enrichissement personnel… et les institutions de la République sont ballonnées ».

7 comments

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Azanhouan

De quoi parle-t-il ce type On vous a vu durant les 10 dernières années faire les zigs avec le dieu de tchaourou le régionaliste vrai vrai Vous devez attendre 10 ans

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    Sèkpèhoundèdè

    Ce n’est pas parce que Mr Amos a participé à un gouvernement précédent qu’on va lui ôter la possibilité de donner son avis sur la gestion actuelle des affaires de l’Etat.

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Elijah

La retraite politique est aussi un héritage de la démocratie dont il devrait en donner l’exemple et laisser celui qui est là gouverner. On vous a vu faire pendant les 10 ans. Alors de grâce.

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Akindes

Le résultat essentiel de la Conférence nationale est le principe du consensus , plus exactement, dans le cadre d’un régime démocratie, la quête du consensus par la concertation et le débat inclusif sur les questions de l’organisation et de la gestion du pouvoir notamment. Sans une hauteur de vue et d’esprit un dirigeant ne peut pas faire face à cette démarche de paix et de concorde nationale face aux assauts venant de toutes parts. Pour l’instant la crise de confiance recherchée comme dans l’affirmation de recourir à la ruse s’est installée. Saura-t-on la résoudre? Il faut déjà plus d’humilité et de sincérité, rejeter par des arguments convaincants la compréhension que l’on a aujourd’hui du recours à la ruse. Difficile peut-être, mais la tentative mérite d’être faite.

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Togoenmarche

Elegbe amos, tu as la mémoire si courte? Le plus grand danger qu’à connu la démocratie béninoise, c’est le vol des élections présidentielles de 2011 dont tu es le cerveau pensant.

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maximilien Codjia

Chers Amos et son fils adoptif Léonce, si pour le premier la sagesse est un vain mot, pour le second il est encore temps de s’instruire pour apprendre et savoir réfléchir même si on est myope.
Mon pays vaut mieux que ça, depuis un bon moment mes soeurs et frères sans oublier mes grands parents et parents du BENIN profond ne se fient plus au populisme l’idéologie qui vous carctérise.

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Momo

J’espère que ses enfants et petits enfants lui diront la vérité! Et cette vérité c’est de demander à Papa / Pépé qu’est-ce qu’il a pu faire pour le pays pendant plus de trente d’années de vie politique!
Et pour quel résultat pour notre pays?
Les enfants, n’oubliez pas de lui rappeler que notre pauvreté s’est dégradée encore plus pour les 10 dernières années de refondation (de 33% on est descendu à plus de 40%). ce n’est pas moi qui le dit, pépé sait où il faut aller chercher ces bonnes informations. Il peut aller reécouter les propos du candidat Adjinakou Gowogowo qui l’a si bien dit pendant les campagnes présidentielles passées (celui-là était tout au moins un homme de vérité dans leur groupe, …)