« Après ses aveux, Patrice Talon doit rendre aux Béninois ce qu’il leur doit ! »

 

Le Président de la République n’a certainement plus la conscience tranquille. Pour avoir deux fois de suite, une première fois devant l’épiscopat et une seconde fois devant le Président français face au monde entier, avoué sa responsabilité dans l’état de décrépitude de notre pays, Patrice Talon donne la preuve incontestable du remords qui le ronge profondément ; une charge morale dont on ne se doute plus de la lourdeur, à voir la manière dont il ressent le besoin de le confesser pour se soulager.

Pour le parcours qui est le sien, tel qu’il l’affirme lui-même, le Président Patrice Talon ne se soustrait pas de la minorité qui a mis le Bénin à genoux, et inlassablement œuvré à maintenir le pays dans un état de brisure prononcée. « Jouisseur » tel qu’il aime se faire passer pour, le Chef de l’État avoue humblement, il faut le souligner, avoir assez profité de la mal gouvernance du pays, responsabilité d’un clan qui se gave aux frais de la princesse au détriment de la grande masse, cloîtrée et réduite aux miettes, condamnée à une précarité têtue et un avenir sévèrement hypothéqué.

À cette succession d’aveux suffisamment touchants pour échapper à l’attention, le Chef de l’État mérite d’être encouragé car il a ainsi fait montre d’une vaillance rarissime. Il mérite d’être soutenu afin d’aller au bout de sa démarche, c’est à dire se mettre humblement tel qu’il l’a commencé à la disposition de la justice pour excaver de son tréfonds les bribes de confessions s’il y en a encore, et ensuite proposer la manière dont il entend rendre aux Béninois ce qu’il leur doit ainsi, ou en tout cas procéder à la réparation du tort à nous causé et qui visiblement le traumatise.

À défaut, le Procureur devrait s’auto-saisir du dossier aux fins de l’écouter, toute chose qui évitera aux Béninois d’essuyer éventuellement la honte d’entendre à nouveau leur Président se confesser, publiquement à une prochaine visite en terre étrangère, d’avoir essoré leur pays et hypothéqué l’avenir de onze millions de citoyens.

Notre dignité en dépend.

Landry Vodji

6 comments

comments user
Charlemagne BIO

Belle et juste analyse que nous avions soulevée ailleurs. Vivement que soyons entendus et compris.

comments user
Momo

Comme vous aimez vous accoutumer à l’hypocrisie qui depuis fort longtemps est devenue une norme chez nous, ces propos du Chef d’Etat ne peuvent que susciter ces indignations de votre part.
Combien de pilleurs avons-nous autour de nous, parmi nous, qui nous narguent chaque jour que Dieu nous accorde?
Vous savez ce qu’on appelle profiter d’un système?
Demandez au 80.000 fonctionnaires d’Etats du Bénin de faire comme le président, leurs aveux de conscience et vous comprendrez que le risque que vous-mêmes soyez pris dans ce filet est si élevé, s’il arrivait que vous appartenez à cette classe des 80.000 ou non.
Demandez à tous les hommes d’affaires de ce pays de faire leurs aveux de conscience et donnez-moi le résultat!
demandez à tous les politiciens de faire pareil!
Demandez, demandez et faites-le vous-mêmes si vous êtes aussi saints et sains!

– Lorsque que vous fabriquez ou on fabrique des primes sans sens pour vous, vous ne profitez pas du système
– Lorsque vous restez à la maison et ne travaillez pas pour le pays tout en réclamant vos salaires et primes de performance, de risque et je ne sais pas quoi encore, vous ne profitez pas du système
– Lorsque vous maquillez les comptes de votre société ou d’une autre pour ne pas payer à l’Etat ce qui lui ait dû, vous ne profitez pas du système

– Lorsque vous corrompez un agent pour passer outre les procédures, vous ne profitez pas du système
– Lorsque vous faites passer des produits de contrebande, des produits prohibés dans le pays, vous ne profitez pas du système
– Lorsque vous reverser ou vous vous faites reverser dans l’administration publique sans aucun test, ni concours, sans avoir le profil requis, sachant que le seul critère est que vous vous retrouviez par volonté ou non, dans le lot des griots chantant les éloges d’un chef, vous ne profitez pas du système
– vous-mêmes savez qu’on en finirait pas ….

Mais lorsqu’on dit tout cela, et on finit de se mirer dans cet océan matériellement et moralement nauséabond, perfide et sulfureux et on a la chance d’être à la tête du système, doit-on continuer ainsi sans aucun scrupule, si on a un grain d’amour du peuple ou un grain de croyance en Dieu? (surtout ne confondons pas croyance et parler partout, bible ou coran en main)

Ce n’est pas pour rien que depuis quelques années, on parle de réarmement moral dans notre pays, allez-y comprendre quelque chose!!!

    comments user
    Charlemagne BIO

    J’avoue que je ne vous suis pas. Vous semblez insinuer que parce que beaucoup pillent, il ne faut pas lutter contre le phénomène. Tous les cas de pillage des ressources publiques s’ils sont avérés doivent être punis. En attendant que les preuves des cas que vous évoquez ne soient fournies et constatées par les instances compétentes, la justice devrait s’auto-saisir des dossiers dans lesquels les personnes impliquées plaident coupables. C’est de cela qu’il est question. Ce n’est pas une question de YAYI ou de Talon.

comments user
Amouzouvi

Très bonne analyse, les gens ne savent pas lire ni écouter, merci pour cette analyse, ils comprendront lorsque Talon quittera en 2021.

comments user
kpatakli

Votre commentaire. on s’en fout qu’il s’en aille il a déjà eu. ce qu’il est venu chercher

comments user
Ken

Merci momo pour ton analyse. Au moins Talon a eu l’honnêteté de reconnaître sa part. Les pêcheurs en eaux troubles n’ont qu’à poser la même question à leur parrain Thomas Boni Yayi et ses Klébés de faire pareil.