Opinion : Nous ne sommes pas des opposants-nés !

Énième retour à la normale. Ne me parlez pas de rétropédalage dans un long boubou de sursaut patriotique, compagnons de lutte. Maintenant que le Président Patrice Talon et ses alliés ont compris la nécessité du dialogue auquel nous les avions invités, contrairement à leur menace de radiation violant allègrement l’article 6 de la charte du dialogue social, encourageons- les à y aller.

Cela y va de l’intérêt public.
Dame Mathys Adidjatou, ministre du travail, et le tout puissant Djogbénou des mercredis rouges, notre actuel garde des sceaux, spécialiste d’interprétation de toutes les lois comme bon lui semble, ont, au détour d’une conférence de presse, convié les fonctionnaires grévistes à la table de négociation. Il n’est jamais tard pour bien faire, puis-je dire.
Toutefois, l’envie me prend de m’adresser au Président et à ses larbins sur les réseaux sociaux.

Monsieur le Président, ni moi, ni le mouvement #Alôdogba, dans les arcanes du pouvoir, surveillé comme du lait sur le feu, ne sommes des opposants- nés. Si vous réussissez votre mandat, tous les Béninois dont je suis partie intégrante en jouiront.
Ainsi, qu’il vous souvienne que le nom de Yayi fait le show de la presse dans tous les scandales du régime Changement- Refondation. C’est dire que quand ça pète, seul vous serez devant le tribunal de l’histoire. Puisque c’est vous qui êtes élu pour conduire le Bénin et non votre entourage encore moins vos larbins.
Du coup, je vous demande d’écouter plus ceux qui n’apprécient pas certaines décisions de votre gestion étatique.

Du moins, nous qui n’avons jamais géré une parcelle de pouvoir d’Etat dans ce pays. Nous qui n’éprouvons qu’une seule soif : gouverner avec amour mais rigueur, loin du rigorisme, pour le bonheur de tous mais surtout des masses laborieuses.
Monsieur le Président, prenez du recul, examinez votre parcours de bientôt 02 ans au sommet de notre État puis sachez que nos critiques, face à des sujets majeurs engageant la vie de la République, ne sont que de nature à vous pousser au succès en gagnant du temps, en évitant de finir par là où vous devez commencer. Certes, nous vous taquinons des fois !
Pour ceux qui l’ignorent par pénurie de discernement, nous ne sommes pas dans une opposition de fait. Non et non. Et quand vos klébés s’extasient et nous traitent de haineux, on en rigole fort bien.
Les dernières nouvelles nous donnent-elles raison comme dans bien d’autres cas tels que la révision de la constitution sans le consensus à valeur constitutionnelle ; le retrait du droit de grève aux magistrats, aux disciples d’Hippocrate et aux agents de la police,… ? Je ne saurais le dire !

Un proverbe malgache enseigne : 《 l’opposition doit être le miroir dans lequel un bon chef doit bien se mirer au quotidien》
Quand la gestion étatique se fait sans parti pris, dans l’équité, l’égalité devant la loi, l’amour… nous vous soutenons monsieur le Président. En revanche, toute autre manière de faire aura notre feeling d’homme épris de justice. Car nous ne sommes pas nés pour jeter des fleurs à un Chef d’Etat, qui qu’il soit !

Julien A. VODONOU