Malversation à l’Aéroport de Tourou: le député Gbadamassi promet crever l’abcès
La mise en service de l’aéroport de Tourou dont la construction a démarré en 2009 par le régime du président Thomas Boni Yayi n’est pas pour demain parce que ne répondant pas toujours aux exigences de sûreté et de sécurité de l’Organisation de l’aviation civile internationale (Oaci).
C’est du moins la réponse fournie par le représentant du gouvernement à la représentation nationale suite à la question orale avec débat adressée par le député Amadou Issifou de la minorité parlementaire. A en croire le ministre Serge Ahissou, parlant au nom de son collègue des infrastructures, ce projet qui a coûté près de 70 milliards F Cfa à l’Etat béninois a été conçu sans une étude technique sérieuse et sans tenir compte des exigences techniques en matière de construction d’un aéroport.
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Des éléments de réponse donnés par le ministre Serge Ahissou, il ressort que la non mise en service de cet aéroport en dépit du vol inaugural qui a été effectué le 16 mars 2016, est dû au fait que l’infrastructure ne répond pas encore aux exigences de l’OACI. Pour le représentant du gouvernement, plusieurs points de non-conformité ont été relevés dans la réalisation. Il s’agit entre autres de la non-conformité liée à la non-réalisation d’études techniques complètes avant le démarrage des travaux le 4 janvier 2009 pour une durée de dix-huit mois et celle liée au caractère partiel du projet pour lequel la fin des travaux ne signifie pas l’opérationnalité de l’aéroport.
Selon les explications du ministre, les points de non-conformité relevés sont relatifs aux aspects de sécurité et de sûreté. Il s’agit plus précisément de l’inexistence d’infrastructures et équipements nécessaires à la mise en œuvre des mesures de sûreté à savoir le bâtiment de Police, la clôture de la zone de sûreté, l’accès réglementé à la vidéo-protection, l’équipement de contrôle d’accès, l’inexistence de la station météo, le non calibrage des équipements de navigation aérienne, l’inexistence des barrières anti-souffre, l’inexistence des procédures de vol, de servitudes aéronautiques et radioélectriques, du personnel et des équipements.
C’est donc au regard de toutes ces insuffisances relevées que le gouvernement ne s’aventure pas à rendre opérationnel le site de l’éroport de Tourou situé dans la Commune de Parakou.
Face à cet état des lieux, le chef de l’Etat béninois a repris le dossier en main et à commandité des études complémentaires afin d’intégrer au projets des aspects techniques qui ont fait défaut à la phase de conception du projet.
Une explication du gouvernement qui n’a pas convaincu l’auteur de la question. Pour l’honorable Amadou Issifou, le retard dans la mise en service de cet aéroport relève plutôt d’un manque de volonté politique de l’actuel régime qui n’a rien fait en deux ans pour faire bouger les lignes. Pour lui, le bon état de l’aéroport de Tourou a été attesté par l’agence nationale de l’aéronautique civile (anac) saisit dans le temps par le ministre Hervé Hêhomey.
Le député Gbadamassi prend la défense du gouvernement et promet crever l’abcès dans ce dossier
L’élu de la 8ème circonscription électorale a pris le contre-pieds de son collègue en traçant la genèse du projet dont il serait le géniteur au moment où il était la première autorité de la Commune de Parakou.
Pour l’honorable Rachidi Gbadamassi, la qualité de l’ouvrage réalisé actuellement par le gouvernement du président Thomas Boni Yayi est une grande déception. Pour lui, ce projet a souffert d’impréparation et de précipitation dans sa mise en oeuvre.
« Je suis révolté quand j’apprends que c’est 70 milliards de F Cfa qui ont été engloutis dans l’aéroport de Tourou » martèle t-il.
Il jure de s’engager personnellement pour crever l’abcès afin que toute la vérité soit connue sur ce projet qui constitue pour lui un scandale financier de l’ancien régime.
Le député Rachidi Gbadamassi promet jouer de tout son poids pour la mise sur pieds d’une commission d’enquête parlementaire pour évaluer les travaux et les coûts de réalisation.
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