Nigeria : des pourparlers de paix avec des éléments du groupe jihadiste Boko Haram

Après l’appel, à la négociation avec le gouvernement nigérian, des dignitaires de l’ethnie kanourie, majoritaire au sein de Boko Haram et dans le nord-est du Nigeria, pour mettre fin à leur insurrection sanglante en cours depuis près de 10 ans, les autorités ont dévoilé l’existence de pourparlers de paix avec le groupe jihadiste Boko Haram.

Selon RFI, des négociations tenues secrètes, auraient commencé il y a plusieurs mois pour trouver une solution durable au conflit qui mine l’extrême nord-est du Nigéria.

Ces pourparlers interviennent alors que les violences dans l’extrême nord-est ont fait au moins 20 morts et plus de 80 autres blessées le week-end dernier dans des attentats suicides et attaques armées près de Maiduguri.

Par le passé, l’administration du précédent président, Goodluck Jonathan, avait à plusieurs reprises évoqué des pourparlers de paix avec les djihadistes et même un cessez-le-feu, jamais concrétisé.

Mais l’actuel président Muhammadu Buhari, qui avait promis d’écraser l’insurrection avait déjà négocié avec succès la libération de certains captifs du groupe Boko Haram.

Il aura fallu attendre la libération des jeunes filles de Dapchi, pour que les langues se délient. Le chef de l’Etat, le ministre de l’Information puis le patron des services de renseignements nigérians ont alors révélé l’existence de pourparlers de paix avec Boko Haram. Ils concernent « l’éventualité d’une cessation permanente des hostilités » et « la possibilité d’accorder l’amnistie aux repentis ». Un programme ambitieux qui se heurte aux divisions internes du groupe islamique.

D’après des sources sécuritaires, ces discussions s’effectuent de fait avec la faction d’Abu Musab al-Barnawi. L’autre faction, dirigée par Abubakar Shekau, étant hermétique à toute négociation avec les autorités.

Cette annonce, intervient à moins d’un an de l’élection présidentielle, la sécurité dans l’extrême nord-est du Nigeria est un sujet sensible. Muhammadu Buhari qui avait été élu en 2015 sur sa promesse de pacifier la zone et qui répète régulièrement que Boko Haram est « techniquement vaincu » a été très critiqué après la récente flambée de violence et l’enlèvement de Dapchi.