Bénin – supposé dossier du Vatican au Chef de l’Etat: mission difficile pour Patrice Talon?
Selon une publication de « Jeune Afrique » en sa parution du 29 Mai 2018 titrée « Parfaite » au menu des discussions entre le pape François et Patrice Talon, le saint siège aurait confié au président Talon un rapport d’enquête sur le secte dénommé « L’Eglise Catholique de Jésus Christ »; un rapport qui contiendrait des éléments sur le danger que représente cette secte pour la population.
Selon la publication de « Jeune Afrique », le Saint Père aurait demandé au président Patrice Talon de gérer cette situation avec lucidité et sagesse afin d’extirper la population béninoise des effets de la supposée dangerosité que présente cette secte.
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Une mission bien difficile pour le compétiteur né qui a bénéficié du vote des adeptes de cette secte pour se faire élire à l’issue de l’élection présidentielle de Mars 2016. C’est un secret de polichinelle que la mission de Banamè (une autre dénomination de cette secte) est un vivier électoral pour tout acteur politique. Perçu de ce point de vue, le chef de l’Etat béninois se retrouve face à deux situations: diligenter une enquête complémentaire sur la base des éléments de l’enquête du Vatican et prendre des mesures pour la protection des béninois dont il est désormais garant en sa qualité de chef de l’Etat et garant de la constitution qui fait de la protection des citoyens une exigence cardinale du président de la république.
L’autre option qui s’offre au chef de l’Etat est de regarder le potentiel électoral que représente « la mission de Banamè » ou alors estimé qu’il n’ y a pas de danger réels comme l’insinue le Saint Siège et laisser cette « secte » continuer ses activités.
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Dans l’un ou dans l’autre cas, le chef de l’Etat à une responsabilité face à l’histoire et ne saura se cacher pendant longtemps sur la laïcité du Bénin pour refuser d’agir. En tout état de cause, le gouvernement sera entièrement responsable des pertes en vies humaines qu’on enregistrerait à l’avenir si, du fait des activités de la mission de Banamè, des béninois perdaient leur vie comme c’était le cas dans le département de l’Ouémé.
En effet, il va s’en dire que le caractère laïc d’un Etat n’est pas une caution suffisante au développement de toute organisation même si cette dernière présente des dangers évidents pour la vie de la population.
La remise du rapport d’enquête du Saint Siège au chef de l’Etat n’est pas un acte protocolaire. C’est un signal pour prendre des dispositions afin de parer à d’éventuels difficultés. Ne pas agir tout ayant l’information du danger est déjà en soi un acte blâmable.
Les réponses données par le président Patrice Talon sur la radio Vatican après son tête à tête avec le souverain Pontife ne sont que des réponses politiques et n’expriment pas forcément les intentions du chef de l’Etat à moins que son analyse du rapport du Vatican le conforte sur le fait que cette église ne présente aucune menace pour ses compatriotes.
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