Congo-Brazzaville-Affaire général Mokoko : Ses avocats saisissent des instances internationales

Les avocats du général Jean-Marie Michel Mokoko, ex-candidat à la présidentielle congolaise emprisonné, ont saisi les Nations unies et prévoient aussi de saisir ‘’d’ici à la fin de semaine’’ la Commission africaine des droits de l’homme, pour réclamer la libération du général Mokoko, détenu ‘’arbitrairement depuis 2016’’.

Ses avocats ont annoncé mercredi avoir déposé une requête devant le groupe de l’ONU sur la détention arbitraire. « La détention de notre client est arbitraire car il bénéficie de l’immunité juridictionnelle et le délai maximum de six mois de détention provisoire est largement dépassé; depuis février 2016, il n’y a pas eu de renouvellement du mandat de dépôt; personne n’a pris la peine de le faire », a déploré l’avocate Jessica Finelle.

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« Sa détention est la conséquence directe de l’exercice de son droit à la liberté d’expression (…), de son droit à pouvoir manifester de manière pacifique et de se porter candidat à un scrutin », a dit Me Finelle, qui a demandé au groupe de travail « d’ordonner la libération immédiate » de M. Mokoko, a rapporté l’AFP.

« Il est détenu dans une cellule sans véritable ventilation ni lumière naturelle, et il a des problèmes de santé », a affirmé M. Tricaud, ajoutant que son client, craignant un empoisonnement, ne mangeait que quand son cuisinier est autorisé à venir à la prison. « Nous allons également saisir le Comité international de la Croix-Rouge ».

En outre, ses avocats vont saisir « d’ici à la fin de semaine » la Commission africaine des droits de l’Homme et des peuples, pour « violation du droit à un procès équitable », invoquant « une ingérence de l’exécutif » congolais, le non-respect des droits de la défense et le fait que selon eux, les avocats congolais de M. Mokoko n’ont, à plusieurs reprises, pas été convoqués à des audiences concernant leur client.

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L’avocate précise que ces deux instances « ne rendent pas des décisions impératives ». « Mais si le Congo ignore les condamnations du groupe de travail de l’ONU et de la Commission, cela l’isolera diplomatiquement ».

Fin mars, M. Mokoko avait refusé de répondre à une convocation d’un juge. « Il est dans une stratégie de silence et de ne pas cautionner cette mascarade de justice (…) car dans une procédure viciée, on a toujours tort », a déclaré M. Arnaud.

Pour rappel, le général Jean-Marie Michel Mokoko, surnommé J3M, ex-chef d’état-major de l’armée congolaise (1987-1993), a perdu la présidentielle de 2016 remportée par le président Denis Sassou Nguesso qui cumule plus de 32 ans à la tête du Congo. Au lendemain du scrutin, M. Mokoko a été incarcéré « pour atteinte à la sécurité intérieure de l’État » et détention illégale d’armes et de munitions de guerre.