Vote du code pénal : « ce qui s’est passé au petit matin de ce 5 Juin est une tricherie », Guy Mitokpè
Réunis en séance plénière à l’Assemblée nationale ce lundi 04 juin 2018, les députés ont adopté la loi 2018-15 portant code pénal en République du Bénin. En attendant sa promulgation, ce document de 1007 articles, répartis en quatre livres, suscite déjà des commentaires.
Pour l’honorable Guy Dossou Mitokpè, un député membre du bloc de la minorité parlementaire, la procédure avec laquelle les députés du bloc de la majorité parlementaire ont procédé à l’adoption du nouveau code pénal est une tricherie. « ce qui s’est passé au petit matin de ce 5 juin 2018, est une tricherie, un complot contre le peuple« . se désole l’élu de la 16 ème circonscription électorale.
Étalant toute sa frustration lors d’une interview accordée à un organe de la place, le secrétaire général du parti « Restaurer l’Espoir » dit ne pas comprendre pourquoi il faut obligatoirement voter le code avant le départ du ministre Joseph Djogbénou du gouvernement. Il se dit frustré que toutes les propositions de la minorité parlementaire soient balayées du revers de la main par le bloc de la majorité parlementaire. Pour lui, le code pénal a été voté dans un esprit de ruse.
[su_heading size= »17″]A lire aussi : Bénin : la vente d’essence « Kpayo » bientôt passible de peine d’emprisonnement [/su_heading]
« …le nouveau code pénal a été voté dans un esprit mesquin et de dictature de la majorité » s’est t-il indigné en précisant que toutes les propositions sont mises à la poubelle pas que cela manque de pertinence mais parce qu’il est de la minorité parlementaire. A en croire Guy Dossou Mitokpè, le code tel qu’il a été voté n’est pas fait conformément à l’esprit des lois dont la mission première est l’amélioration des conditions de vie des populations.
« …L’adoption de nouveaux textes actualisés par le parlement est toujours une bonne chose surtout lorsque cela vient apporter des solutions aux difficultés que rencontrent le peuple. Mais malheureusement dans le présent cas, ce n’est pas tout à fait ce qui s’est passé… Dans l’adoption du présent code pénal, le parlement a joué sur la corde de l’usure en épuisant un à un les Députés présents afin de procéder au braquage constitutionnel auquel nous avons assisté. C’est dommage pour notre démocratie mais c’est une fois de plus notre histoire. Faire voter plus de 1000 articles en quelques heures, je crois que cela peut désormais être inscrit dans le registre des records Guinness et c’est une instrumentalisation digne d’un parlement stalinien. » a t-il laissé entendre.
[su_heading size= »17″]A lire aussi : Bénin : les manifestations publiques rigoureusement encadrées par le nouveau code pénal [/su_heading]
Pour lui, la septième législature est conduite de telle sorte que c’est la majorité parlementaire qui prend toute seule toutes les décisions. »Être minoritaire au sein d’un parlement n’est pas forcément synonyme du fait que vos raisonnements ne sont pas fondés. On peut être majoritaire, et prendre suffisamment en compte la pertinence des propositions de la minorité. Mais malheureusement, très souvent ce n’est pas le cas avec la majorité actuelle du parlement. » s’insurge t-il.
1 commentaire