Alain Orounla: «…une Cour constitutionnelle qui se transforme en Cour d’appel»
Les premières décisions de la nouvelle Cour constitutionnelle continuent de faire rage. Elles ne laissent indifférent Me Alain Orounla. Invité sur l’émission 100% Bénin de la chaine de télévision Sikka Tv, l’avocat s’indigne contre les revirements spectaculaires de l’actuelle Cour sur certaines décisions et dénonce la transformation de la Cour constitutionnelle en une Cour d’appel.
«Propositions d’amendement de la Constitution: Démarche républicaine ou prétexte parfait pour assouvir un dessein politique». C’est autour de ce thème que les deux invités Nathaniel Kiti, Politiste et Enseignant chercheur en science politique et Me Alain Orounla, Analyste et Avocat au barreau du Bénin ont mené les échanges ce lundi 02 juillet 2018. Pour Me Alain Orounla, les dirigeants actuels ont démontré qu’ils ne se soucient pas de la Constitution. La preuve en est que lorsque la précédente Cour constitutionnelle avait recadré un certain nombre de dispositions anticonstitutionnelles votées par le parlement, le gouvernement les a ignoré. Mais il se fait que la nouvelle Cour présidée par l’ancien Garde des sceaux, Joseph Djobénou déclare conformes à la Constitution ces mêmes lois précédemment rejetées par l’ancienne Cour.
D’ailleurs, il dénonce la manière dont Me Joseph Djogbénou a été désigné pour siéger à la Cour constitutionnelle. Il parle, en effet, d’une complicité entre le gouvernement et le parlement. «Quelque soit la sympathie qu’il m’inspire, ce n’est pas orthodoxe qu’un ministre emblématique d’un gouvernement qui a foulé au pied les décisions de la Cour constitutionnelle soit désigné de cette manière très maladroite et suspecte puisqu’il aurait pu être désigné par le président de la République. Il a été désigné par le parlement, d’où la complicité dont je parle», souligne l’analyste.
Et de poursuivre «Et qu’il se retrouve à la tête de l’institution dont les premières décisions consistent non seulement à déclarer conformes à la Constitution les lois qu’il a fait voter entant que Garde des sceaux par exemple le code pénal faisant de lui juge et partie. Ensuite, voilà une Cour constitutionnelle qui se transforme en Cour d’appel et qui revient en peu de temps sur les décisions qui ont été rendues par la précédente Cour et qui venaient même à peine de sortir», fustige l’avocat.
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