Bénin : levée de boucliers contre la nouvelle mouture du code électoral

Passera ? Passera pas ? La nouvelle mouture du code électoral adopté en commission mardi 07 août  suscite un tollé au sein de l’opinion nationale. En attendant la séance plénière de l’Assemblée nationale qui devra décider du sort de cette proposition de loi, d’aucuns y voient d’ores et déjà une volonté manifeste d’une frange de députés, d’écarter les opposants de la course électorale.

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Les dispositions du nouveau code électoral sont sans équivoques et provoquent l’indignation des politiques. 250 millions sont exigés pour être candidat à l’élection présidentielle au lieu de 15 millions en 2016. Et chaque liste aux élections législatives devra débourser 200 millions. Une disposition qui élimine d’emblée les petites formations politiques et les candidatures fantaisistes. Ce qui révolte encore certaines personnes, c’est la perte du statut d’ancien président de la République lorsque celui-ci est candidat à l’élection législative.

Selon Nourou Dine Saka Saley, « faire perdre à un ancien Président de la République son statut, parce que candidat, et même pas parce qu’élu, n’est pas assez sexy. Il faut étendre cela à tout ancien Président d’institution dès qu’il est candidat ». Pour lui, « s’opposer avec force et détermination à ce diktat de la majorité parlementaire devient un impératif de salubrité publique pour la postérité ». Allant quasiment dans le même sens, Irenée Agossa, président du parti le Nationaliste, estime que les forces de l’argent entrent en phase de délire et de perdition au parlement. ‘’200 millions, 250 millions  pour une liste et pour être Président de la République, quitus fiscal, perte de titre d’ancien président… alors pour éviter la révolte ou encore l’insurrection, la seule possibilité qui s’offre à nous, c’est de RÉSISTER’’.

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Invité sur Canal 3 Bénin, ce jeudi 09 août, pour apporter plus d’éclairements sur les innovations contenues dans cette nouvelle mouture,  le député Orden Alladatin, rapporteur de la commission des lois, a laissé entendre que l’initiative vise le regroupement des forces politiques. ‘’Il faut pouvoir contenir la flopée de candidatures fantaisistes qu’on a toujours connues par le passé. Il faut qu’on ait des partis forts et non des individus et des hommes forts’’.

Pour l’heure, les regards sont tournés vers la plénière qui, donnera un avis favorable ou défavorable à cette proposition de loi.

4 comments

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ADAMON

Bénin debout il est temps de montrer à la face du monde il est temps de marcher sur l’assemblée nationale du Bénin, et que ont arrête ses dirigeants qui son nul en politique sociale

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    Ken

    Tu dois faire ton insurrection avec tes parents. C’est le moment de mettre de côté les marchands d’illusions et les partis politiques ethniques et communaux. De quoi avez vous peur ?

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la rupture

Insurrection? Laissez moi rire. Il y a insurrection quand il y a raz le bol. Le peuple bana bana n’a rien à voir avec votre code là. C’est vous les politiciens qui allez vous manger le nez autour. C’est vous qui allez demander à ceux qui ne veulent rien faire et qui vous attendent avant de manger de se soulever, sinon il n’y a pas de quoi fouetter un chat. Apprenons à tricher un peu ce que les autres font. Dans les autres pays dignes de ce nom, la caution et les frais de campagne font objet de souscriptions des militants et des sympathisants; un seul individu, parce qu’il est le plus riche et le plus fort, ne lève de son propre gré pour dire qu’il prend tout en compte. On a vu comment s’est déroulée la campagne d’emmanuel macron en france. C’est au vu et au su de tout le monde qu’il a mis en place une équipe pour recueillir les adhésions et les souscriptions pour financer sa campagne. Il en est de même pour la campagne de donald trump et de hilary clinton. Ici, on attend le dernier jour pour bomber le torse devant les cameras pour déposer sa candidature. On est entrain de montrer aux autres qu’on est riche. 200 ou 250 millions, ce n’est pas ça qui va faire peur à un parti digne de ce nom. Si le nombre de députés demeure à 83, ça fait 166 candidats pour un parti, donc un peu plus d’un million par candidat, un parti dont les militants cotisent régulièrement dans la caisse devrait payer facilement ce montant. Il faut qu’on se prenne au sérieux et qu’on cesse de mentir aux autres. Le temps de facilité est révolu.