RDC – Moïse Katumbi bloqué à la frontière : Jean-Pierre Bemba dénonce « l’exclusion » de Kabila

L’opposant congolais, Jean-Pierre Bemba Gombo a dénoncé, vendredi, lors de sa première conférence depuis son retour au pays le 1er août 2018, l’exclusion de Moïse Katumbi par les autorités congolaises qui ont non seulement empêché son avion d’atterrir à Lubumbashi, mais l’ont également bloqué à Kasumbalesa, à la frontière entre la RD Congo et la Zambie.

Au lendemain de son dépôt de candidature, Jean-Pierre Bemba a demandé ce vendredi 3 août aux autorités congolaises de « calmer le jeu » et de trouver une « solution » pour que Moïse Katumbi puisse lui aussi participer à la présidentielle du 23 décembre prochain.

« Moïse Katumbi est un acteur politique majeur dans ce pays, il a des soutiens. Je pense qu’il n’est pas bon qu’on exclue des opposants, des acteurs politiques, surtout lorsque le souverain primaire est le seul à décider de qui doivent être ces dirigeants, défend l’ancien vice-président et ex-chef de guerre congolais. Alors, moi, j’en appelle et je veux dire aux autorités du pays pour calmer le jeu, faire en sorte que ces élections qui doivent se préparer soient inclusives et qu’on trouve une solution pour que M. Katumbi puisse participer au niveau de ces élections librement dans la transparence, l’inclusivité, et surtout dans le calme. »

A la frontière de Kasumbalesa, en Zambie, où il est arrivé ce vendredi par la route, Moïse Katumbi a tweeté : « Le régime interdit mon atterrissage & barricade la frontière…Mon crime ? Vouloir entrer dans mon pays & déposer ma candidature. En tentant de me bloquer, on veut retirer aux Congolais leur droit à de vraies élections. Je me battrai ! Merci à l’immense foule ici à #Kasumbalesa ! ».

Jean-Pierre Bemba, qui a déposé jeudi dernier sa candidature à la présidentielle du 23 décembre 2018, a déclaré n’avoir eu aucun contact avec le président Joseph Kabila au cours des dix dernières années qu’il vient de passer derrière les barreaux de la Cour pénale internationale (CPI).

Il s’est en outre prononcé sur le respect de la date du 23 décembre pour la tenue des élections présidentielle, législatives nationales et provinciales avant de demander à la Commission électorale nationale indépendante (CENI) des garanties quant aux électeurs dépourvus d’empreintes digitales.

Jean-Pierre Bemba prévoit de se rendre samedi dans son fief de Gemena dans la province du Sud Ubangi où il doit s’incliner devant la tombe de son père, le sénateur Jeannot Bemba Saolona.