Bénin: « Initiative de Nikki », un projet « funeste » des jeunes du septentrion
Réunie le 08 septembre 2018 dans la cité des Sinabooko, la jeunesse militante du Nord a fait des déclarations à élan ethnocentrique et régionaliste. Pour ne pas laisser le virus de ces déclarations se propager dans l’ensemble de la population, le gouvernement a décidé de prendre le taureau par les cornes.
Un mouvement de jeunes du septentrion regroupant les 5 départements à savoir Alibori, Atacora, Borgou, Collines et Donga soit 33 communes, s’est réuni le 8 septembre dernier pour examiner la situation socio politique du Bénin. Il ressort de leur analyse que la gouvernance actuelle privilégie une partie du pays au détriment d’une autre.
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« Nous avons examiné avec beaucoup d’attention la situation politique nationale. Au regard du contenu des différentes communications présentées, tout semble confirmer que l’histoire bégaie (…) Nous avons ensuite, à travers les échanges, découvert avec stupeur l’état de délabrement avancé de l’édifice démocratique national. Secteur par secteur et avec fort détails et statistiques, l’étendue et la profondeur de la destruction par le régime de la rupture des acquis du peuple obtenus au prix de hautes luttes ont été exposées : économie, société, politique, culture, environnement, genre, ou plus spécifiquement, le pouvoir d’achat, la dette du pays, la santé, l’éducation, l’emploi des jeunes, l’agriculture, la régionalisation du pouvoir politique et judiciaire, etc. tout a été scruté. Dans cet exercice, nous avons parcouru à cette même occasion, les 45 projets phares du fameux PAG pour n’en décompter que 3 pour tout le septentrion. » pouvait-on lire dans le communiqué final de ce mouvement de jeunes du septentrion.
Face à ce constat qui relève de leur lecture peut-être biaisée, peut-être juste de la situation sociopolitique du pays, ce mouvement de jeunes du septentrion décide de défier le pouvoir du président Patrice Talon dont, affirment-ils, ils n’ont plus peur.
« …Nous dénonçons avec véhémence les cas d’acharnement orchestré contre Idrissou BAKO, contre Komi KOUTCHE, pour ne citer que ces deux cas qui crèvent l’œil : nous sommes là à la limite du tolérable : la jeunesse du nord répliquera à toute tentative d’arrestation de ces dignes fils par tous les moyens dans un Etat où la justice prend désormais le manteau d’un fauve qui ne dévore que les ressortissants d’une région. (…) Nous avons choisi de prendre nos responsabilités pour arrêter la saignée : la jeunesse militante du nord dit non à l’imposture. (…) parce que nous sommes entraînés sur un terrain qui n’a jamais été notre choix, nous sommes venus à Nikki et avons pris une décision unique mais avant, allez aussi lui dire que la jeunesse du septentrion n’a plus peur de lui(…) on ne peut plus attendre : place à l’action après la réflexion. Écrivons une nouvelle page de lutte comme nous l’ont déjà prouvé nos aînés héros des luttes passées » pouvait-on lire dans le communiqué final des assises de ce mouvement de jeunes du septentrion.
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Face à ces menaces à peine voilées et conscient des conséquences fratricides de toute lutte régionaliste qui brise d’abord l’unité nationale et met à mal la paix sociale, le gouvernement du président Patrice Talon a décidé de prendre très au sérieux cette menace par des actions hardies et urgentes pour pallier à une crise qui n’aura que pour conséquence de plomber les actions de développement.
Le gouvernement dans la démarche de tuer l’enfant dans l’œuf
Le gouvernement du « Nouveau Départ » n’entend pas aller de main morte face au projet funeste des jeunes du septentrion. Garant de la paix sociale et de la quiétude intérieure, le régime actuel semble vouloir régler de manière forte cette menace de trouble social sur le pays. En effet, selon les dernières informations, le commissaire de Nikki aurait été relevé de ses fonctions et mis à la disposition de la direction départementale. Il lui est reproché la passivité avec laquelle ce dossier qui relève d’une question de sécurité intérieure a été géré.
Par ailleurs, selon des informations qui nous sont parvenues, le porte parole du mouvement de jeunes du septentrion, le nommé Sabi Sira Korogone aurait quitté le territoire national suite à des menaces répétées dont il serait objet après l’initiative de Nikki.
S’il est à saluer la promptitude du gouvernement face à ce dossier qui sent du régionalisme à l’état pur et se référant à l’histoire pas assez lointaine du pays où des compatriotes d’une partie du Bénin sont martyrisés lors des élections au nom de leur choix politique; il est autant à souhaiter que le régime de la rupture se mire dans la glace pour rectifier ce qui peut être rectifié dans la gouvernance, s’il estime que des pans des déclarations des jeunes du septentrion révèlent des réalités.
Car, c’est seulement à ce prix que nous pourrons préserver la paix sociale et l’unité nationale sachant que l’accumulation de frustrations par tout un peuple ou une partie d’un peuple est une bombe à retardement dont les conséquences sont souvent inimaginables sur de longues années.
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