Maroc: la loi sur la criminalisation de la violence à l’égard des femmes entre en vigueur

Une nouvelle loi  marocaine qui criminalise la violence à l’égard des femmes entre en vigueur mercredi. Cette loi, selon les critiques, ne représentent qu’un premier pas dans la bonne direction.

Approuvé par le parlement le 14 février, le projet de loi impose des sanctions plus sévères aux auteurs de divers types de violences commises dans les sphères privée et publique, notamment le viol, le harcèlement sexuel et la violence domestique. Connue localement sous le nom de loi de Hakkaoui du nom de la ministre des affaires familiales et des questions féminines, Bassima Hakkaoui, la législation déclare également la définition du harcèlement sexuel, y compris les actes allant dans ce sens. Outre le harcèlement, il existe également des mesures prévoyant des sanctions pour les personnes qui tentent de forcer quelqu’un à se marier en utilisant la violence ou la menace de violence.

Les personnes reconnues coupables d’avoir enfreint la loi encourent des peines allant de un mois à cinq ans et des amendes allant de 200 dollars à 1 000 dollars. Tout en se félicitant de la loi, les critiques affirment que cela ne suffit pas à aborder le répertoire complet des crimes. Plus spécifiquement, la législation n’interdit pas explicitement le viol conjugal ou la violence conjugale et ne fournit pas de définition précise de la violence domestique, laissant les femmes vulnérables. La loi omet également de fournir une aide financière aux survivants et ne définit pas le rôle du gouvernement dans la fourniture de soutien et de services aux victimes, a déclaré le groupe Human Rights Watch dans un communiqué de presse.

La violence des femmes

Selon des données de recherche, la violence à l’égard des femmes marocaines reste répandue et constitue un sujet largement tabou dans le pays. En 2009, une enquête nationale a révélé que 62,8% des femmes avaient subi des abus physiques, psychologiques, sexuels ou économiques. Parmi les personnes interrogées, 55% ont déclaré avoir subi des violences «conjugales» et 13,5% ont signalé des violences «familiales».

En août dernier, une vidéo diffusée sur Internet a montré qu’une jeune femme dans un bus avait été agressée sexuellement par un groupe de garçons alors que le chauffeur ou d’autres passagers ne réagissaient pas à ses appels à l’aide. Cela a provoqué des ondes de choc dans tout le pays et intensifié les appels pour que davantage soit fait dans le royaume pour protéger les femmes. Selon l’agence de presse AFP, environ 1 600 cas de viol ont été entendus par les tribunaux marocains l’an dernier, soit deux fois plus que les années précédentes.