Afrique : trafic des pièces de 50f et 100f vers la Chine ; info ou intox ?

Mi-novembre, la rumeur a fait le tour des réseaux. S’il est vrai que les images postées sur Facebook étaient fausses, la rumeur ne l’était pas pour autant. Des pièces d’argent de 50 et de 100 francs cfa sont convoyées des pays africains vers la Chine.

19 novembre 2018, une page Facebook publie : « Voici pourquoi les pièces se font rares. Voilà le travail des Chinois en Afrique avec les pièces cfa ». La publication est accompagnée de quatre images sur lesquelles on peut voir des asiatiques et des milliers de pièces de monnaie. En quelques jours, l’information a inondé les réseaux sociaux.

L’intérêt des internautes pour cette information a suscité la curiosité du service fast checking de « Bénin Web Tv » d’autant plus que, plus d’une semaine après la diffusion de l’information sur les réseaux sociaux, aucune voix officielle des autorités administratives et/ou des responsables de structures bancaires dans la  région ouest africaine ne s’est faite entendre sur le sujet.

Après vérification par la technique de « recherche d’image inversée », il s’avère que les images qui accompagnent la publication sur Facebook se rapportent à d’autres évènements (en Chine et en Indonésie) qui n’ont absolument rien à avoir avec le fait dénoncé. Ce qui avait laissé croire qu’il s’agit d’un « fake news ».

 

De nos recherches sur le trafic de monnaie de l’Afrique vers la Chine, il ressort que le 02 novembre 2018, la police a saisi chez un expatrié chinois à Douala au Cameroun, plus de deux (02) millions de francs cfa de pièces de 50 et de 100 francs cfa destinées à l’exportation en Chine. Selon les résultats d’enquêtes, les pièces sont collectées par des machines à sous chinoises illégalement dissimulées dans les lieux très fréquentés au Cameroun.

D’autres sources rapportent que le phénomène ne concerne pas que le Cameroun, mais plutôt tous les pays africains notamment les pays francophones. Selon ces sources, l’exportation des pièces de monnaie africaines vers la Chine est favorisée par la corruption des agents portuaires et l’inefficacité des systèmes de contrôle au niveau de certains ports africains.