Bénin: les raisons du licenciement collectif du personnel annoncé au Port de Cotonou
Depuis quelques jours, le torchon brûle entre le Syndicat national des agents du Port Autonome de Cotonou (Syntrapac) et la Direction générale de la structure. Pour cause, un licenciement collectif annoncé et qui fait grincer les dents. Mais pour justifier sa décision, la Direction du Port agite le rapport d’un audit commandité et qui révèle d’énormes irrégularités.
La réforme de gestion par dérogation du Port Autonome de Cotonou (PAC) a conduit à la réalisation d’un audit commandité par les nouveaux patrons des lieux. Les experts du Port of Antwerp International (PAI) ont jugé bon de faire l’état des lieux avant la mise en oeuvre de leur plan de travail. Selon les conclusions du rapport sorti à l’issue des travaux et relayé par La Lettre du Continent, on note:
« la présence dans les effectifs de tous les ex DG/PAC émargeant encore au budget des salaires, l’existence de primes fantaisistes, le non-respect des normes simples de gestion et l’existence de faux employés percevant un salaire »
Selon le comité de suivi des réformes, il s’agit là des dysfonctionnements qui compromettent dangereusement la viabilité et la performance du Port Autonome de Cotonou. Face à ce constat, l’une des solutions urgentes recommandées est donc le licenciement collectif du personnel. Il faut dire que les employés à travers leur Syndicat ne sont pas restés muets face à cette nouvelle. Le Syndicat a d’ailleurs fait une sortie médiatique pour exprimer son désaccords en appelant les autorités à la table de négociations.
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Pour rappel, le 20 décembre 2017, le Conseil des ministres a autorisé le Ministre des Infrastructures et des Transports à procéder à la contractualisation de la gestion du Port Autonome de Cotonou, dans le but d’optimiser la rentabilité du Port de Cotonou. Les négociations entreprises dans ce cadre avec le Port of Antwerp International (PAI), ont abouti le lundi 08 janvier 2018, à la signature d’un contrat de trois (03) ans renouvelable sur la base de l’atteinte des objectifs fixés.
Bref aperçu sur le cahier de charges du PAI
La réorganisation envisagée comporte deux (02) phases : une phase d’approche et une phase active dite phase d’exécution.
La phase d’approche est destinée à l’analyse et l’audit des différentes procédures en cours au Port Autonome de Cotonou afin d’apprécier leur utilité et leur pertinence dans le dessein de les rendre plus efficaces.
La phase active dite phase d’exécution consiste à l’installation d’une équipe d’experts du PAI pour conduire les réformes.
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Au titre des réformes, à l’interne, il s’agira pour la nouvelle gouvernance d’impulser l’esprit d’entreprise et l’innovation indispensable à ce maillon important de la chaîne de transport. Il faudra également travailler sur la rationalité de l’emploi des moyens et l’adéquation des buts aux moyens, ce qui constitue la véritable légitimité des services publics portuaires. Il est visé l’atteinte des résultats les meilleurs à moindre coût tout en évitant le gaspillage de ressources. A l’issue de cette mission, le Port de Cotonou devra être plus outillé à faire face à la concurrence et être à l’aise pour tenir sa fonction de transversalité économique et curseur de croissance pour le Bénin. La nouvelle équipe dirigeante est là notamment pour aider à corriger les dysfonctionnements constatés, administrer au personnel son expertise et renforcer ses capacités afin de le préparer à prendre la succession.
A l’externe, l’image un peu mise à mal ces dernières années devra être réparée en vue de mieux repositionner le Port de Cotonou dans la sous-région et à l’international pour une fréquentation optimale.
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