Probable échec de la creation des 2 blocs de la mouvance : Patrice Talon, un mythe qui s’effrite ?
C’est un secret de polichinelle que le chef de l’Etat, le président Patrice Talon n’a plus toutes les cartes de la majorité parlementaire en main. Les derniers événements dans le processus de constitution des deux partis politiques de la mouvance présidentielle démentent l’assertion selon laquelle, le président de la République agit en bon maître d’orchestre qui sait harmoniser les sons quand il le désire et comme il le désire pour avoir une musique à son goût.
La décision de l’UDBN de l’honorable Claudine Prudencio n’est que le signe annonciateur que ce qui est visible ne reflète toujours pas la réalité. Pour beaucoup, cette formation politique n’est qu’un poids plume dont le chef de l’Etat n’a pas forcément besoin. Mais avec la posture de l’AND de l’honorable Valentin Aditi Houdé et surtout, les dernières déclarations du parti du renouveau démocratique de Me Adrien Houngbédji de se retirer provisoirement du bloc dans lequel il était, pour faire chemin seul lors de des élections législatives prochaines semblent reveler la face cachée de l’iceberg. Des événements qui ont sans doute entamé l’assurance affichée jusque-là par le chef de l’Etat qui semble de plus en plus perdre le contrôle sur sa troupe.
Patrice au talon d’Achille
La première leçon à tirer de l’évolution de la situation au sein du bloc de la majorité parlementaire, est que le chef de l’Etat, comme certains s’amusent à le dire, semble n’être en réalité qu’un talon d’Achille transformé en un épouvantail par des acteurs politiques qui ont accepté joué un rôle, pourvu qu’ils y trouvent leur compte. En effet, surgit de l’arrière-plan de la scène politique où il jouait le rôle de bailleur, Patrice Talon, depuis son apparition sur la scène politique, a affiché une posture d’un compétiteur qui ne recule devant rien quand il décide d’atteindre un objectif. Mais le 4 Avril 2017, il a été ébranlé dans sa conviction et son assurance lorsqu’une minorité de blocage a empêché le vote du projet de révision de la constitution de Décembre 1990.
Un revers mal reçu par le chef de l’exécutif qui affirmait à qui veut l’entendre qu’il est grisé par les compétitions et qu’il n’échoue jamais dans une entreprise qu’il décide de conduire. Seulement, c’était sans compter sur le fait qu’au Bénin, les acteurs politiques sont capables de faire toutes les compromissions même si elles menacent l’avenir du pays. Quand leur intérêt est mis en cause, ils commencent par sortir leurs griffes. Et c’est ce que Patrice Talon semble être en train d’apprendre à ses dépens par les récents événements qui risquent, s’il ne prend garde, d’être le début d’un revirement de situation.
Tant que je bouffe, tout va bien dans le pays
La deuxième réflexion qu’inspirent les récents événements politiques du Bénin, semble révéler que la fibre patriotique est absente en plusieurs béninois. Aimons-nous véritablement le pays mieux que nous-mêmes ? Il a fallu que les fondements de certains partis politiques soient touchés pour que les responsables de ces formations politiques se braquent et sentent un danger qui les menace. Ceux-là même qui, à une époque encore récente, affichaient une indifférence farouche aux cris de détresses de certaines catégories de la société contre des lois qui sont jugées être de véritables menaces pour le fondement démocratique du pays. Mais tant qu’il s’agit du pays, de l’intérêt général, on peut toujours aller à de la compromission. Mais quand il s’agit des intérêts individuels ou corporatistes, on se montre plus exigeant dans les concessions.
En tout état de cause, une chose est désormais certaine, Patrice Talon n’a plus toutes les manettes et l’assurance qu’il a affichée jusque-là vient de prendre un coup sérieux. Rien ne pourra plus être comme avant, puisque les actes posés par certains partenaires politiques du pouvoir mettront davantage en confiance les autres. Et si le chef ne fait pas preuve de sagesse pour reprendre les choses en mains, il perdra définitivement le contrôle de la situation ; le mythe qu’il incarnait tombera et la situation se retournera contre lui pour une fin de mandat difficile.
1 commentaire