Togo – bras de fer entre le gouvernement et la C14 : plus de deux morts et des blessés graves

La situation sociopolitique qui secoue le Togo depuis des mois vient de connaitre à nouveau une tournure assez inquiétante qui plonge à nouveau le pays dans l’incertitude. Pour cause, les manifestations déclenchées par la coalition des 14 partis de l’opposition passent déjà à plus de deux morts et des blessés selon les dernières nouvelles.

Il y’a quelques jours, la coalition des 14 partis de l’opposition dénonçait la mauvaise foi du gouvernement dans la résolution pacifique de la crise et a annoncé qu’elle ne présenterait pas de candidat à l’élection législative du 20 décembre 2019 en raison « des conditions de transparence qui ne sont pas réunies ». Elle avait également alerté l’opinion publique et le gouvernement qu’elle ferait de tout feu et de tout bois pour empêcher le bon déroulement des élections.

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Ainsi, a-t-elle lancé le mot d’ordre des manifestations qui a très vite durcir le bras de fer entre elle et le gouvernement qui reste droit dans ses bottes et ne compte pas céder à une quelconque pression de l’opposition qui ne respecte pas selon lui, les fondements juridiques de la nation: « Tant que l’objectif, c’est d’empêcher les élections, c’est contraire à la loi, et, en tant que gouvernement, nous ne pouvons pas l’autoriser », explique Payadowa Boukpessi, ministre de l’Administration territoriale.

Du côté de l’opposition, cette position intransigeante du gouvernement notamment le déploiement des forces de l’ordre pour contrer la C14 est une violation des droits: « Le gouvernement ne peut pas s’opposer à notre programme. Nous sommes en campagne, nous sommes dans notre bon droit et nous ne voyons vraiment pas sous quel prétexte on nous refuserait le droit d’exécuter ce programme. », a fait savoir Brigitte Kafui Adjamagbo-Johnson, une opposante coordinatrice de la C14 citée par rfi.

La coalition des 14 partis de l’opposition a donc intensifié ses manifestations à Lomé et à Sokodé le week-end dernier. Et déjà, le bilan des affrontements est déplorable. En effet, selon la C14 le bilan des affrontements qui ont eu lieu samedi au Togo, est passé à quatre morts, contre trois annoncés initialement tant disque,  les autorités de Lomé ont annoncé un bilan de deux morts, 4 blessés et 28 interpellations.  « Il y a eu un mort à Sokodé » par balle lundi matin, a expliqué à l’AFP Aimé Adi, représentant d’Amnesty International pour le Togo. « Notre collègue est sur place. Le corps a été envoyé à l’hôpital. On a contacté le procureur pour que le corps soit examiné par un médecin (légiste) », a-t-il précisé, confirmant que c’est au moins la troisième personne à avoir été tuée depuis samedi.

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Pour rappel, l’opposition ne cesse de multiplier des manifestations depuis plus d’un an avec plusieurs revendications qui jusque là restent insatisfaites. Elle avait demandé en septembre 2017, la démission du président Faure Gnassingbé au pouvoir depuis 2005, après la mort de son père, qui avait dirigé le pays pendant 38 ans. Elle a récemment crié haut et fort, son indignation contre les diverses manœuvres du régime RPT-UNIR pour saper le processus de règlement pacifique de la crise et énonce la mauvaise foi du gouvernement à faire revenir la quiétude à la nation lors de sa conférence de presse tenue le 23 octobre 2018 dans la capitale togolaise.