Togo: nouveau bras de fer entre les manifestants de la C14 et les forces de l’ordre

Au Togo, la campagne pour les législatives prévues pour le 20 décembre prochain a débuté depuis le mardi 04 décembre 2018. Et la coalition des 14 partis de l’opposition est resté fidèle à son mot d’ordre, celui d’empêcher le déroulement  des échéances électorales. Mais, elle se heurte aux forces de l’ordre prêtent à tout faire pour les dissuader.

C’est un véritable bras de fer qui s’observe entre les manifestants de la coalition des 14 partis de l’opposition et les forces de l’ordre. En effet, l’opposition ayant déclaré il y a quelques jours qu’elle ne présenterait pas de candidat au cours des élections législatives du 20 décembre en raison « des conditions de transparence qui ne sont pas réunies », compte faire des pieds et des mains, pour mettre en mal le déroulement des élections avec ses manifestations. Une chose qui ne coïncide pas avec la volonté de l’Etat qui a interdit le jeudi dernier la marche de l’opposition par le biais du ministre de l’Administration territoriale.  Le média Rfi informe quavant même le lever du jour, les points de rassemblement étaient envahis par les forces de l’ordre. Des agents munis de matraques et des camions à eau ont bouclé les lieux toute la journée. Empêchant ainsi, la coalition d’exprimer son ras-le-bol.

Ce déploiement des forces de l’ordre pour contrer l’opposition, a fait naître des frustrations au sein de la C14, qui estime que l’Etat n’avait pas le droit d’empêcher cette campagne de la coalition : « Le gouvernement ne peut pas s’opposer à notre programme. Nous sommes en campagne, nous sommes dans notre bon droit et nous ne voyons vraiment pas sous quel prétexte on nous refuserait le droit d’exécuter ce programme. », a fait savoir Brigitte Kafui Adjamagbo-Johnson, une opposante coordinatrice de la C14 citée par rfi.

Mais, le gouvernement reste intransigeant et ne compte pas céder à une quelconque pression de l’opposition qui ne respecte pas selon lui les fondements juridiques de la nation: « Tant que l’objectif c’est d’empêcher les élections, c’est contraire à la loi, et, en tant que gouvernement, nous ne pouvons pas l’autoriser », explique Payadowa Boukpessi, ministre de l’Administration territoriale : « La C14 a dit publiquement qu’elle va empêcher la tenue des élections, mais l’article 129 du code électoral punit ceux qui s’opposent à la liberté de vote. Donc, tant que l’objectif c’est d’empêcher la tenue des élections législatives du 20 décembre, nous disons que c’est contraire à la loi, et nous ne faisons qu’appliquer la loi. »

Pour rappel, en raison de la situation sociopolitique défavorable du pays, les Églises évangéliques presbytérienne et méthodiste ont appelé mardi dernier au dialogue et demandent aux autorités de reporter les élections législatives du 20 décembre auxquelles prennent part 850 candidats de douze partis dont 25 listes d’indépendants en campagne pour ravir les 91 sièges du Parlement.