Félix Tshisekedi, la vedette du sommet de l’UA, Fayulu de plus en plus précipité dans l’impasse
Le sommet de l’Union africaine d’Addis Abéba qui vient de s’achever ce 11 février a constitué une vraie aubaine, un vrai levier pour Félix Tshisekedi de marquer un gros point diplomatique auprès de ses pairs, qui pour la plupart au début n’avaient pas reconnu son élection en fin Décembre, sur fond de contestation interne, continentale et internationale. Mais Félix Tshisekedi a réussi à transformer sa première participation à l’UA en coup diplomatique pour conforter son image de président élu du Congo.
Dans le cadre de cet important sommet continental aux enjeux multiples, c’est celui diplomatique que le tout nouveau président congolais a saisi. Il a donc multiplié les rendez-vous bilatéraux à Addis-Abeba. L’ambition : « faire ancrer dans les lobes temporaux » de ses pairs, que c’est bien lui le président malgré l’issue fortement contestée des élections en dépit des hésitations et réserves de l’UA à la publication des grandes tendances .
Félix Tshisekedi, la star du sommet de l’UA a Addis Abéba
En effet, hier lundi 11 février, en marge du sommet, Félix Tshisekedi a pris langue avec une dizaine de chefs d’État africains. Parmi ceux-ci, figurent les plus réticents quant à la reconnaissance de sa victoire a l’issue des consultations électorales au Congo. Citons : le Zambien Edgar Lungu, auteur d’un communiqué de la SADC qui jetait du discrédit sur les résultats du scrutin, Paul Kagamé qui a échangé avec lui pendant 2H d’horloge durant. C’est le même numéro un rwadais, président de l’UA agissant ex-qualité qui, n’étant pas satisfait des résultats de ce vote avait convoqué une réunion d’urgence le 17 janvier à Addis-Abeba réclamant la suspension de la publication des résultats en attendant qu’une délégation de la SADC se rende à Kinshasa. Ainsi, l’UA, hier siège de contestations diplomatiques de la légitimité de Tshisekedi, cette organisation cristallise aujourd’hui tous les espoirs de reconnaissance du président congalais . D’autres dirigeants africains comme le Tchadien Idriss Deby Itno ou encore le Sud-Africain Cyril Ramaphosa se sont aussi entretenus avec l’homme.
L’offensive diplomatique du nouvel élu s’est dirigée également vers l’Union Européenne, pourfendeuse elle aussi, des résultats des dernières consultations en RDC . Voilà pourquoi il a choisi aussi d’échanger en marge du sommet, en tant que président, avec la représentante de l’UE, Frederica Mogherini.
Il a fait le tour de tous ses détracteurs Africains et Occidentaux confondus. Une belle leçon, où l’on découvre l’attitude d’une personne qui ne regarde pas dans le rétroviseur mais plutôt devant.
Et la communauté internationale n’est-elle pas elle aussi dans la même dynamique? Au sujet de ces élections voici ce que déclare un haut responsable de l’ONU sur les antennes de RFI « Il faut aller de l’avant » même si ce n’est pas une reconnaissance cela lui ressemble beaucoup. Même compréhension du côté du ministre angolais des Affaires étrangères: « le processus électoral maintenant c’est du passé », a fait savoir la même source.
Le seul qui pour le moment refuse de tirer des enseignements du passé c’est bien le candidat malheureux, Martin Fayulu. Il était lui aussi, et à sa manière, présent à Addis Abeba à travers une correspondance adressée à l’Union demandant aux chefs d’État de mettre à leur ordre du jour, le sujet du recomptage des voix. Sa demande n’a hélas pas prospéré et Félix Tshisekedi est reparti du sommet couronné par l’intégration progressive de ses pairs dans la famille des chefs d’État africains et du monde. Reconnaissance en marche!
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