Algérie – Manifestations anti-Bouteflika: l’armée sort enfin de son mutisme

Restée silencieuse depuis le début des manifestations contre un cinquième mandat présidentiel d’Abdelaziz Bouteflika, l’armée algérienne est sortie de son mutisme et a réagi face à la montée en puissance des mouvements dans les villes du pays.

L’armée algérienne garantira la sécurité et ne permettra pas le retour d’une ère sanglante, a déclaré mardi son chef d’état-major, selon la chaîne de télévision Ennahar. Gaed Salah a déclaré qu’il y avait des partis qu’il n’a pas nommés qui souhaitaient que l’Algérie revienne aux « années de douleur », évoquant la guerre civile dans les années 90. Les algériens ont connu pendant ces années, une décennie d’insurrection islamiste sanglante que Bouteflika, dès son arrivée au pouvoir en 1999, a écrasée au début de son règne.

Des manifestations ont éclaté alors que le président Bouteflika, 81 ans et malade, a décidé de se représenter pour un 5^ème mandat consécutif après 20 ans passés au perchoir du pays nord-africain. La plupart des manifestants étant des jeunes, ils réclament une alternance du pouvoir et voudraient que Bouteflika dépose le tablier. Ce dernier a promis dimanche de quitter les affaires dans un an s’il est élu, mais cette promesse qui semble ne viser que calmer les ardeurs, n’a fait que raviver la flamme des manifestants qui continuent les mouvements qui se sont étendus à d’autres villes à l’intérieur du pays.