Bénin – Affaire Cnss-Bibe: de nouvelles révélations, un proche du Chef de l’Etat cité à la Criet

Plusieurs fois reporté pour diverses raisons, le procès de l’ex président du Conseil d’Administration de la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS), Laurent Mètongnon et ses co-accusés est à nouveau renvoyé au 21 Mars prochain après que le juge a écouté le principal accusé dans le dossier.

Initialement condamnés à 5 ans d’emprisonnement ferme par le tribunal de première instance de première classe de Cotonou, Laurent Métongnon et ses co-accusés ont vu leur dossier transféré à la cour de répression des crimes économiques et du terrorisme avec un procès programmé pour le 15 novembre 2018. Mais l’audience va être reportée au 20 Décembre de la même année par la Cour, pour raison liée à la rentrée judiciaire de l’Ordre des avocats du Bénin qui se tenait le même jour. Une date qui sera elle aussi reportée dans un premier  temps au 16 janvier 2019, puis au 21 février 2019, en raison du procès Icc-services qui a occupé la cour pendant plusieurs semaines. Présents ce jour Jeudi 7 mars 2019 devant le juge de la CRIET, les présumés coupables ont été écoutés, mais le dossier sera à nouveau  renvoyé cette fois-ci au 21 Mars prochain.

Devant la criet, Laurent Metongnon plaide non coupable

A la barre Laurent Metongnon ne se reconnait pas dans ce qui lui est reproché.  » Je suis victime du fait d’avoir dénoncé des concours frauduleux organisés par l’actuelle direction de la CNSS« , affirme-t-il. Sur la question de savoir s’il connait Romain Bocco (ancien dg bibe qui a affirmé avoir donné de l’argent à Metongnon), l’ancien président du conseil d’administration de la Cnss affirme que la première fois qu’il l’a rencontré, c’était à l’ex brigade économique et des finances. « Je l’ai rencontré pour la première fois dans ma vie à la BEF. A part cela, je ne l’ai jamais vu », martèle-t-il. Interrogé sur le choix de la BIBE pour le placement des fonds de la Cnss, il répond que c’était la banque qui offrait le plus de garantie. Les placements se font en plusieurs étapes. « C’est la direction qui étudie les dossiers et nous on se charge d’effectuer et de suivre. A chaque fois que nous effectuons un placement, nous faisons toujours un rapport adressé au ministre de tutelle. Si dans les 10 jours qui suivent nous n’avons pas de retour, alors le travail fait est satisfaisant », précise-t-il.

Laurent Metongnon demande au juge d’aller dans le fonds du dossier

Quelqu’un aurait fait la promesse à Laurent Metongnon qu’il irait en prison, a affirmé l’un de ses avocats, Me Baparappé qui demandait au prévénu de révéler le nom de celui qui l’a menacé de prison. A cette question, l’ex SG de syntra finances affirme:  » Mr le Président, je serai content si vous pouvez aller dans le fond de ce dossier. Tous ceux qui sont condamnés avec moi seraient libres s’ils avaient accepté faire le jeu. Bien avant ma convocation à la BEF, Un proche du pouvoir m’a dit qu’il va m’enfermer en prison. Quelques jours après, j’ai été convoqué à la BEF puis déposé à la prison civile avant ma condamnation neuf mois après ».

Mais l’examen du dossier n’ira pas plus loin. Le juge invite à la barre la secrétaire de Romain Bocco au moment des faits. Elle n’aura pas eu le temps de livrer sa part de vérité. Le procès fut renvoyé au 27 Mars prochain.

Ainsi, Laurent Métongnon et ses co-accusés vont une nouvelle fois retourner dans leur cellule en attendant leur prochaine comparution pour être écoutés sur ce dossier relatif aux placements jugés hasardeux des fonds de la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) à la BIBE (une banque qui serait en faillite au moment des faits). Une affaire qui a défrayé la chronique ces derniers mois, et tenue en haleine l’ensemble du peuple béninois. Si les uns dénoncent un acharnement contre les voix discordantes au régime en place, les autres y voient plutôt une volonté du pouvoir de lutter contre la corruption et l’impunité sous toutes ses formes.