Algérie : vers la montée de l’impasse sociopolitique ?

La nomination Abdelkader Bensalah au poste du président par intérim ce mardi 9 avril 2019 pour assurer la transition est une décision conforme à ce que prévoit la Constitution. Mais elle va à l’encontre de ce que réclament les Algériens qui continuent massivement à manifester pour réclamer le départ de l’ensemble du « système » Bouteflika, dont M. Bensalah est issu.

La nouvelle révolution algérienne entamée depuis le vendredi 22 février 2019 a affiché clairement ses revendications les plus profondes après la démission du président Abdelaziz Bouteflika le mardi 2 avril 2019. Elle exige que soient exclus du processus de transition les hommes clés du « système ». Un trio a été particulièrement visé : Abdelkader Bensalah, (Président du conseil national de transition), Tayeb Belaïz (le président du Conseil constitutionnel) et Noureddine Bedoui (le premier ministre). C’est ainsi que le mot d’ordre : chasser les 3B(Abdelkader Bensalah, Tayeb Belaïz (le président du Conseil constitutionnel) et Noureddine Bedoui (le premier ministre) a été au cœur des nouvelles manifestations qui ont succédé à la démission de Bouteflika.

La nomination Abdelkader Bensalah, contraire aux revendications du peuple

Le Mouvement de la société pour la paix (MSP, 34 députés sur 462), principal parti islamiste et longtemps soutien du camp Bouteflika avant de rompre en 2012, avait indiqué qu’il boycotterait mardi la session parlementaire, refusant de « valider la désignation d’Abdelkader Bensalah comme chef de l’Etat par intérim », car « contraire aux revendications du peuple ». On pourrait ainsi assisté à une grande mobilisation nationale le vendredi prochain contre la nomination Abdelkader Bensalah au poste du président par intérim.

A noter que l’ancien président algérien Liamine Zeroual, qui a dirigé l’Algérie de 1994 à 1999, a révélé mardi 2 avril 2019, avoir décliné l’offre d’assurer l’intérim du pouvoir en place.