Bénin – Distribution des cartes d’électeur: la population se fait désirer
Démarrée depuis le lundi passé, la distribution des cartes d’électeur a du plomb dans l’aile. Les populations ne sortent pas pour retirer le sésame devant leur permettre d’accomplir leur devoir civique. Plusieurs raisons justifient cette réticence observée sur le terrain.
Ils sont nombreux à craindre pour leur vie. Ils, ce sont les citoyens qui ne veulent pas sortir pour aller retirer leur carte d’électeur. Les raisons évoquées sont nombreuses. Pour certains, la crise pré-électorale ne leur permet pas de sortir pour aller chercher leur carte. Ils craignent, à tort ou à raison, que les forces de l’opposition prennent d’assaut les centres de distribution pour les empêcher de retirer leur carte. D’autres personnes, proches de l’opposition, ne veulent pas retirer leur carte parce qu’elles ne veulent pas aller au vote le 28 avril prochain. D’autres encore ne sont pas sortis parce qu’ils n’ont pas l’information relative à la distribution des cartes.
L’un dans l’autre, toute la classe politique devrait tirer leçon des erreurs du passé pour corriger le tir. En 2011, alors que l’opposition appelait à boycotter « la Lépi tronquée », la cour constitutionnelle a fini par dire qu’il n’y aura pas d’élection sans la Lépi. Qu’elle soit tronquée ou non, seuls ceux qui s’étaient inscrits sur cette lépi supposée tronquée ont pu voter. Même si les gens ne participent pas aux prochaines législatives, encore que c’est un devoir pour tout citoyen d’aller choisir ses représentants, d’autres élections sont en vue. Les communales de 2020 et la présidentielle de 2021 se dérouleront avec la même carte d’électeur. Les collectivités locales et les forces politiques de tout bord devront peser de leur poids pour que les concernés sortent retirer leur carte d’électeur.
Des citoyens qui parcourent des centres en vain
Certains citoyens passent leur temps à parcourir les centres de distribution en vain. Un jeune homme rencontré au centre de distribution du huitième arrondissement de Cotonou ce jeudi n’a pas retrouvé son nom dans les registres de l’agence nationale de traitement (Ant). Il dit avoir fait le même exercice ailleurs. L’agent distributeur nous confirme que beaucoup sont dans le cas. Mais nuance que la faute n’est guère à l’Ant. « Ils oublient leur centre de vote. C’est pourquoi ils se perdent », informe-t-il.
La bonne nouvelle est que Lambert Tokpa, agent distributeur au niveau du 8ème arrondissement rassure que les chefs quartiers sont à pied d’oeuvre pour que la donne change. L’opération prend fin le mercredi 17 avril prochain.
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